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Rando d'un mois en Bretagne : compte-rendu

Sujet commencé par : Danae - Il y a 266 réponses à ce sujet, dernière réponse par carococo
5 personnes suivent ce sujet.
Par Danae : le 11/01/14 à 17:47:34

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 Bonjour à Tous !

L’été dernier, j’ai accompli un vieux rêve en accomplissant une randonnée d’un mois sur les chemins bretons avec mon compagnon, mon chien, et bien sûr Eden, mon trotteur.

C’était une expérience magnifique, environ 350 bornes de bonheur, que je souhaite à chacun d’avoir l’occasion de vivre un jour. J’aimerais vous la faire partager via ce post, afin de vous faire profiter des belles images, des bons plans, des idées qui nous ont aidés, mais également de nos erreurs.

En effet, je n’aurais pas aussi bien planifié cette randonnée sans les expériences des autres cavaliers randonneurs dont j’ai pu profiter via ce forum, notamment grâce à de très beaux journaux de randonnée très bien écrits ; et j’aimerais rendre la pareille à ceux qui pendant les mois d’hiver rêvent de préparer leur premier long périple pour la belle saison.

C’est pourquoi je vais essayer de donner les détails techniques qui m’ont particulièrement aidés, en plus de vous raconter nos aventures ! Je m’aiderai d’un journal de rando que j’ai tenu jusqu’à la moitié du parcours, après quoi j’ai eu grave la flemme, comme il se doit pendant les vacances. Mais je me souviens de tout.
Lecteurs non assidus s’abstenir, ce sera pavé sur pavé ! Mais je vous promets une lecture aussi agréable que possible !

J’espère que ça vous plaira !

Messages 161 à 200, Page : 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7

Par Norie : le 19/02/14 à 21:55:06

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Ca y est, j'ai réussi à tout lire ! Mais j'ai quand même mis 1 mois et demi à te rattraper, tu écris vite !!! Mais la mauvaise nouvelle, c'est que du coup j'ai plus rien à lire...

En tout cas, ton récit est vraiment prenant, merci de nous faire partager ! Et hâte de lire la suite !!!

Par kefiretlome : le 19/02/14 à 23:17:50

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Grrrr....
J'ai cru qu'elle avait enfin écrit la suite

Par Orrage : le 20/02/14 à 11:47:38

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Je ne suis qu'à la 19ième journée, mais c'est trop trop trop bien!

Par OZiris : le 20/02/14 à 14:27:08

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 De vraies qualités romanesques dis donc


J'adore ton récit, ça me rend même nostalgique de ces moments où on est jeune et parfois insouciant

J'attends la suite aussi

Par Orrage : le 20/02/14 à 18:01:34

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Aucun doute, tu pourrais publier, c'est joli, marrant, très marrant, jamais ennuyant (attention quand tu vas rajouter des descriptions de lieux, justement ça pourrait devenir ennuyant; moi je ne changerais rien!), des belles leçons de vie, craquant, vous êtes trop mignons, et impeccablement bien écrit point de vu grammaire/orthographe. Juste un petit mini détail à corriger: une ballade avec deux LL, c'est une chanson, une balade avec un L, c'est une promenade
Les descriptions de ce que Pouletto fait, sont excellentes, l'amour que tu portes à Eden et ton amoureux est palpable, très émouvant.
Les jours passés sur votre petite île rien qu'à vous est mon passage préféré.
Absolument magnifique ce récit, qui fait sourire, rire, mais qui noue parfois la gorge d'émotions aussi. Super.
Et les petites touches d'anglais de temps en temps, extra!
Chapeau bas!


Par Orrage : le 20/02/14 à 18:04:06

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Et si tu sais peindre, des aquarelles en plus, tu pourrais même ajouter des aquarelles à tes photos dans ton livre

Enfin, ton livre. Ben oui! Ton livre!

Par dilou : le 20/02/14 à 18:18:25

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 +1 avec Orrage !

Par kefiretlome : le 20/02/14 à 18:19:37

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primeur pour la Gazette !!!

Par Danae : le 21/02/14 à 22:24:36

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 Christabella, merci des compliments ! Si tu ris aux larmes c’est que mon objectif numéro 1 est atteint ! Jsuis ravie que mon humour débile serve enfin une grande cause

Idylle, malheureusement des photos yen a de moins en moins au fil de l’aventure. A la fin on avait plus du tout le réflexe d’en prendre, c’est un peu dommage. La prochaine fois je me forcerai à y penser.

Merci Norie ! T’inquiète, la suite arrive… Le vrai drame c’est quand j’aurai fini. Mine de rien ça m’éclate pas mal de vous déballer tout ça

Oziris, j’espère rester insouciante toute ma vie, faute de garder la jeunesse ! Je crois que ces trucs-là se travaillent, enfin j’espère. Où peut-être qu’après un certain âge tout ça change et qu’on y peut rien. Jsais pas. Je me pose plein de questions comme ça depuis que je bosse en Hepad… Vivre, vieillir et mourir, ça reste bizarre à concevoir. Comme si y avait un truc qui m’échappait. Mais je déteste philosopher à jeun. Je choisis donc provisoirement de m'en taper. A cinquante ans je le regretterai, mais j'aurai joui cinquante ans j'espère !

Kefirtlome, comment je pourrais mettre ça dans la gazette ? A qui on demande ?

Orrage, je… heu… Jsuis très très touchée. Merci.

Et oui, grâce à vous tous je commence sérieusement de réfléchir à un éditeur, alors qu'à la base c'était un peu pour le fun cette histoire. Je n'ai pas l'impression de travailler à écrire, puisque je vous balance tout ça comme ça me vient, comme je m'en rappelle, sans tellement de recul finalement, ni aucun travail littéraire sérieux. C'est pour ça que je n'aurais jamais cru que ça puisse sembler passable à l'édition...

Mais ça va demander un peu de boulot de trouver un éditeur pour ce genre de truc. Bon. Je me renseigne.



.....................Et TADADA la suite !

Par Danae : le 21/02/14 à 22:26:13

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Nous n’avons pas de but précis pour cette journée, mis à part celui de se promener au hasard par les bois. C’est que notre voyage touche à sa fin, et cette forêt nous semble un bon terrain d’exploration pour le finir en beauté. Nous suivons de petites routes sinueuses sous la voûte des arbres dont le vert s’assombrit comme l’été s’avance. On sent déjà l’élan vital des premiers temps de l’été se muer en lourdeur, tandis que les fruits font ployer les branches dans les vergers. Quelques jours de pluie ont suffi à rendre à la nature les premières odeurs de l‘automne encore lointain. Comme d’habitude, l’été passera vite. Quand j’étais gosse il durait au moins six mois.

Nos errances nous portent vers un hameau au nom odieux, que j’ai soigneusement oublié. Je dis hameau, mais il s’agit seulement d’une route bordée de maisons, en bordure de forêt. On se dit quelque chose comme « tiens, pourquoi pas », à moins que nous ne cherchions de l’eau. A l’approche des premières maisons, nous sommes pris en embuscade par une abominable odeur de porc sale. Très sale. Une ferme industrielle borde la route et semble avoir cru bon d’arroser tout le voisinage avec sa ventilation foireuse, à moins qu’elle ne dispose d’une de ces visqueuses fosses à ciel ouvert. Quand on pense que le jambon vient de là-dedans. C’est à vomir. Je metss Eden au trot, le nez dans mon écharpe, tandis que Merlin se lance dans un sprint en apnée. Trois cents mètres plus loin l’air redevient respirable. Nous repassons à une allure plus tranquille, et reprenons le vagabondage, quand soudain nous sommes agressés par un portail. Oui.

C’est une espèce de saloperie de système qui balance un ultrason suraigu, insupportable, qui vous vrille le cerveau et vous colle des frissons de haine irrépressibles dès que vous vous approchez un peu dudit portail. Un système de défense, en somme, mais qui sonne même quand vous passez simplement devant ledit portail. Merlin, Eden et moi sommes horrifiés, nous nous éloignons à toute vitesse. Je ne comprends même pas ce qu’il m’arrive avant que Merlin m’explique le truc. Ce machin est normalement interdit en France. Mais il existe de vieux aigris qui n’aiment pas que les enfants et les chiens jouent ou fassent pipi – au choix - sur leur beau portail forgé. Mais quelle bande de nazis. Nous avons subi trop d’agressions sensorielles en trop peu de temps pour ne pas détester définitivement cet endroit. Nous tournons bride, et Eden et moi nous payons un galop de fuite – en apnée, à nouveau.

Au détour d’un petit bois, nous tombons sur un vieux moulin au bord d’une petite rivière, et opérons une petite pause, le temps de faire boire Eden et de manger des gâteaux. La pluie d’été nous surprend, et nous trouvons abri sous un bosquet de noisetiers. J’observe de loin la bâtisse du moulin, massive, construite en pierre et en torchis, et j’essaye d’imaginer qui vit là. Sans doute de vielles gens, qui écoutent tomber la pluie derrière leurs murs pleins d’ombre. Ces vielles maisons sombres aux murs épais me rappellent toujours les fermes de ma Normandie natale, où vivotaient de vieux fermiers trayant encore leurs bêtes à la main. Leurs maisons étaient des espèces de sanctuaires étranges, où j’entrais le temps d’acheter quelques œufs, et du lait. De moches toiles cirées sur de belles tables de bois. Des vieilles boîtes en alu contenant des biscuits secs ou du sucre. La vaisselle des mariages dans les buffets vernis. Les empreintes d’habitudes vieilles de quatre-vingt décennies inscrites sur chaque objet, et à peine un peu de poussière. Je regarde le moulin et j’ai envie d’entrer. J’espère juste que personne ne regarde TF1 là-dedans.

Nous repartons quand le soleil nous revient. Nous prenons d’assaut une petite colline où la route va se perdre : un panneau nous promet un château. Nous passons bientôt sous le portail en ogive du mur d’enceinte, marqués de vielles armoiries. Immédiatement après, nous passons devant la loge du concierge, ou du portier, enfin du type dont le travail doit consister à habiter dans la minuscule bicoque à l’entrée des châteaux. Je suppose que quelque part c’est un vrai métier, mais vous ne m’enlèverez pas de la tête qu’il ne s’agit que d’un faire-valoir. Un peu comme certaines filles perverses se trouvant plus jolies en trainant avec un boudin, j’imagine que le châtelain lambda doit se sentir rassuré s’il peut à loisir mesurer l’aune de sa grandeur dans un périmètre immédiat.

Mais pour sa défense, ledit château est absolument énorme et superbe. J’ai oublié l’intégralité des connaissances en architecture que mes études d’art m’avaient si bien prodiguées, mais je peux au moins dire que ce château est de style renaissance, ou peu s’en faut. Pas de murs de pierre, de meurtrières ni de créneaux, rien de guerrier, mais une splendeur toute aristocratique, avec des boiseries et des fioritures de petites tourelles pointues comme des chapeaux de dames. L’ensemble m’a laissé une impression rose, je ne saurais le dire mieux. Y avait peut-être un enduit rose sur les murs après tout. La bâtisse s’élevait au sommet de la colline, et au-delà du moutonnement des bois en contrebas on apercevait un panorama assez conséquent, éclairé comme à revers par les violences de la lumière qui déchirait quelques nuées bleues aux ventres lourds de pluie. La pelouse immense du parc était comme une paume offerte face au paysage, et le château la couronnait. Moi j’ai vu ça et je me suis tout de suite pris pour une princesse. On imaginait si bien les poneys de sang attelés à de petites voitures, guidés par des demoiselles en rubans, les volants de leurs robes de soie importée des grandes villes flottant derrière elles. Et les nobliaux en habit rouge rentrant de la chasse sur des trotteurs couverts d’écume, pendant que les piqueurs rappellent les chiens limiers criant encore après le sang. Il y a des jours où je ne suis pas d’humeur, et où je collerais bien une balle entre les deux yeux de la romantique qui s’acharne à vivre en moi, parmi mes quatre ou cinq personnalités de substitution. Aujourd’hui n’est pas un de ces jours. Princesse Carole est dans la place.

Je lance Eden dans un petit galop léger, léger, en adéquation avec le calme du lieu et la délicatesse naturelle de ma nature de princesse. Nous remontons ainsi l’allée de sable fin pour aller voir tout ça d’un peu plus près. Nous faisons le tour du bâtiment ; c’est étrange, il semble plus petit une fois qu’on en est proche. Je distingue à travers les grandes vitres de vastes pièces aux murs tapissés et au plancher de bois, mais le mobilier est rare. C’est que ce château sert à des réceptions, et se trouve à louer aux particuliers pour des occasions spéciales. Je prends tout de même le temps d’admire les vitraux et les sculptures ornant la façade de la petite chapelle qui le prolonge. C’est vrai que les châtelains avaient également grave la flemme d’aller salir leurs bottes dans la maison du seigneur de monsieur et madame tout le monde. Il leur fallait la leur, et du bling-bling, s’il vous plaît.

Par kefiretlome : le 21/02/14 à 23:36:34

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Toujours aussi bien raconté, tu rends le texte si vivant !

Pour la Gazette, je t'invite à venir proposer tes services sur ce post : Lien
Tu peux suggérer à Lancelot, notre rédac' chef, de venir lire ton texte, s'il ne l'a pas déjà fait.


Par Danae : le 23/02/14 à 00:49:10

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Cool ! Jvais faire ça ! Merci du tuyau

La suite encore

Après que Merlin aie à son tour visité les lieux, nous retournons à la loge du concierge et toquons à sa porte avec un acharnement proche du harcèlement. On VEUT dormir ici. On est des princesses, vous comprenez. Oui, Merlin aussi. Nous faisons même preuve d’une indélicatesse inhabituelle en faisant le tour de la minuscule maison pour frapper également à son carreau, mais malgré qu’on entende la télé à travers la porte, l’homme fait la sourde oreille. Nous concluons que pour faire un pareil job, il faut être porté sur la vie d’ermite, ou alors être un ours détestant les humains. Nous abandonnons l’endroit à regret, les yeux encore pleins d’étoiles, et repartons dans les bois. Nous suivons une route mal entretenue qui nous emmène sous de tortueux chênes centenaires, et des hêtres majestueux. Eden est ravi, et nous de même. Le vent s’est levé et donne sa voix à cette vieille forêt. Ça nous donne le frisson. J’évoque l’éventualité de dormir en plein bois cette nuit, car cette forêt ressemble à celles des légendes bretonnes. On attend le cerf blanc au détour du moindre bosquet de buis, et la lumière verte dessous les branches se trouble d’ombre ou de soleil au gré des caprices du vent. Je guette des battements d’ailes, des détails mystérieux, et je ne vois rien. C’est là qu’est le truc, justement. La puissance magique d’un lieu, on ne la ressent jamais qu’en puissance, dans la potentialité retenue de chaque ombre, de chaque objet, et non dans sa démonstration. Cette forêt est définitivement magique. « Alors, on dort là ? » « Non », répond Merlin, les yeux agrandis, le regard plein d’ombre. Il porte bien son nom, c’est pourquoi je n’insiste pas.

Quelques kilomètres plus loin, la forêt devient nettement moins magique. Nous croisons un élevage industriel. La taille et l’allure du bâtiment ne trompent pas, mais nous ignorons quels animaux sont enfermés là. Surement pas des porcs, car on les entendrait crier, sans parler de l’odeur. Nous sommes bien entendu saisis d’une crise de fouinage irrépressible, et je mets pied à terre, confiant Eden à Merlin. Une ultra-courte dispute m’a en effet donné le droit d’aller fouiner la première, pasque d’habitude c’est toujours lui qui explore en premier les endroits intéressants, d’abord. Le grillage d’enceinte a déjà été massacré par avance, comme c’est prévenant.



Par Danae : le 23/02/14 à 00:50:02

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 Je m’introduis donc par une ouverture et commence à longer le bâtiment, la lampe frontale sur la tête et la démarche fourbe. L’odeur de basse-cour qui s’échappe des cloisons me renseigne immédiatement. Je passe derrière le bâtiment, et m’introduis par une petite porte : je vous jure qu’elle était simplement ouverte. Enfin, pas fermée, quoi. Je pénètre dans un couloir obscur, et me couvre aussitôt la bouche et le nez avec mon écharpe : l’air est épais, irrespirable, gonflé d’une espèce de poussière cotonneuse qui couvre toutes les surfaces d’une sorte de feutre gris. Je comprends bientôt que c’est de la poussière de céréales, ajoutée à celle de la litière et des fientes des animaux. Je longe le couloir, passe devant des toilettes et des vestiaires couverts de poussière et complètement HS, c’est assez surréaliste de voir ça dans le faisceau de ma lampe. Encore un détour et j’arrive face à une porte derrière laquelle j’entends les caquètements de centaines d’animaux.

Je la pousse, et une bouffée d’atmosphère irrespirable me prend à la gorge malgré mon écharpe. J’ouvre de grands yeux. Des centaines de poulets sont vautrés dans la sciure, à même le sol. Il fait complètement noir, et le faisceau de ma lampe en effraie quelque uns, qui font quelques pas, l’œil hagard, puis retombent sur leurs pattes, comme si elles ne pouvaient les porter. Les poules sont jeunes, quelques mois à peine, et poussent encore des cris de bébés. Elles sont toutes blanches, mais d’une pâleur malsaine, maladive, et je réalise alors qu’elles n’ont sans doute pour soleil que les 8 heures de néon qu’on leur alloue par cycle de vingt-quatre heures afin de stimuler leur croissance. Ce sont des animaux de chair. J’ai suivi des cours d’éthologie appliquée à l’agroalimentaire à la fac, mais je n’ai jamais vu ça de mes propres yeux. Un peu hébétée, je me rappelle ces vidéos qui avaient tant choqué mes petites camarades de Master BCBG, où l’on voyait des ouvriers brûler le bec des poussins et leur ébouter les ailes. J’avais déjà vu tellement pire avec ces films dénonçant les techniques d’élevage et d’abattage, je trouvais ces filles ridicules avec leur petite sensibilité bourgeoise toute chamboulée. « Pauvres petits poussins. J’aurais voulu ne jamais voir ça ». Moi je pensais : pauvres petites dindes, dire que vous finirez peut-être chercheuses. Sous mes yeux, les poules ont non seulement le bec brûlé, mais aussi un doigt coupé – celui qui leur sert d’appui. Elles sont trop grasses pour leur âge, et n’ont visiblement plus suffisamment d’instinct – ou d’énergie - pour me fuir tandis que je marche parmi elles. Je me sens le cœur comme une pierre. Je sors de là couverte d’une poussière duveteuse à l’odeur malsaine, et je rejoins Merlin qui voit le dégoût dans mon regard. Non, je ne mangerai jamais de ces bêtes-là. C’est du malheur en tablettes.

Merlin va voir à son tour pendant que je plonge mon visage dans la crinière de mon bel Eden, qui me renifle avec des trous de nez un peu étonnés. Au bout d’un moment, comme je m’y attendais, Merlin revient avec une poule blanche entre les mains. Il en a choisi une plus vigoureuse que les autres, qui fuyait correctement à son approche au lieu de rester vautrée, l’œil mi-clos. Nous la présentons à Pouletto dans la calèche. Cette dernière ne réagit pas trop, et observe simplement l’inconnue d’un œil intrigué vaguement colérique (mais elle a toujours l’air colérique, c’est son bec pointu qui veut ça). Tant mieux si elles se supportent. Elles devront se côtoyer jusqu’à ce qu’on trouve un poulailler décent pour y libérer notre rescapée.


Par Danae : le 23/02/14 à 00:52:26

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 La différence entre les deux bestioles est frappante. Pouletto a l’air d’un oiseau-dinosaure- prédateur avec son cou nu et sa perpétuelle avidité pour la bouffe. Elle a un regard si présent qu’il est facile de constater qu’elle regarde défiler le paysage à travers la petite vitre en plastique de la calèche. La poule d’élevage a l’œil blanc, sans la moindre pigmentation, et non seulement ses plumes mais aussi ses pattes et même sa petite crête sont blafardes, comme si elle était déjà morte et saignée. Son regard est totalement inexpressif. On n’y lit même pas la peur. Elle voit pourtant la lumière du jour pour la première fois. En fait elle ressemble déjà à ce qu’elle aurait dû devenir : de la viande blanche insipide vendue sous plastique.

Merlin repart faire un tour dans les autres bâtiments de l’exploitation, qu’on distingue derrière les arbres. Il revient après avoir pénétré en douce dans chacun d’eux. Dans les carnets de note de travail qu’il a déniché dans les bureaux, il a écrit à la suite des relevés de nombre et de poids des ouvriers de maintenance : GO VEGAN YOU BITCHES !! Remarque qui sur le coup me semble éminemment pertinente d’un point de vue politique et dont j’approuve la subtile rhétorique. Nous quittons ce triste endroit avec notre rescapée pâlotte. Direction Ailleurs. Merlin n’est pas encore officiellement végétarien à ce moment-là. Aujourd’hui non plus d’ailleurs. Mais bizarrement, il ne mange plus de viande industrielle. Plus du tout.

Nous quittons provisoirement les bois en abordant un petit village perdu au milieu de collines.
Nous nous arrêtons aux abords d’une maison qui semble inhabitée pour le moment : pas de voitures dans l’allée de garage. Entre un petit potager et un pré à moutons, il y a devinez quoi… Un poulailler. Un beau, avec plein de poules heureuses de vivre, de pondre et de ne pas finir sous plastique. Nous y lâchons Pouletzombie de son petit nom et observons d’un œil curieux son intégration dans la troupe. Trois grosses poules dominantes s’approchent et tentent de l’intimider. Pouletzombie s’en fout, très occupée à picorer tout un nouvel univers de brindilles, morceaux de terre et de petits cailloux. On dirait qu’on l’a lâché dans un Eurodisney pour poulets tellement elle semble absorbée.

Les grosses poules passent bientôt à l’attaque et lui balancent de méchants coups de patte, en lui sautant sur le dos. Elle s’esquive en pioupioutant. Le moment ou le coq silkie ridicule et prétentieux qui prétend gérer la troupe débarque se révèle très intéressant. Il tente à son tour de l’impressionner en lui tournant autour avec des postures imposantes et des effets de jabot. Bien entendu c’est assez risible parce qu’on dirait un petit pokemon tout duveteux, donc forcément l’aspect viril est un peu foiré. Poultzombie l’ignore, jusqu’à ce que le mâle essaye de lui picorer la crête, histoire de lui apprendre, à cette péronnelle. Et sous nos yeux tous ronds, la poulette blanche de quelques mois nous sort une espèce de prise de Karaté aviaire, et en deux trois mouvements hyper brefs et très violents elle choppe la crête du coq, et l’immobilise en position soumise, tout ça avec l’œil inexpressif de Robocopoulet. Le coq n’en mène pas large, et quand elle le lâche, il se tire vite fait. Eh ouais mec, jsuis une poule de batterie, j’ai grandi dans la nuit, dormi dans l’excrément, je n’ai pas de sentiments, cherche pas tu peux pas test, mon karaté de survie atteste, t’as perdu le contest (chanter ceci sur l’air de hiphop de votre choix).


Par Norie : le 23/02/14 à 21:29:40

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 T'as pas filmé la prise de karaté ? Dommage !...

Par aurélie29 : le 24/02/14 à 11:33:13

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 mais ptdr robocopoulet

Par Danae : le 25/02/14 à 11:08:51

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 Nan, c'est dommage c'est clair ! Par contre je dois avoir une vidéo débiles ou deux, je vais essayer de les mettre...

Par Norie : le 25/02/14 à 21:43:09

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Ah oui, ça serait cool de mettre un vidéo ! Mais je ne suis pas sûr que le système incorporé au forum fonctionne encore pour les vidéos... Au pire, tu l'héberges sur youtube ou autre, et tu mets ici juste le lien.

Par liteulorce : le 26/02/14 à 15:32:35

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  Merci.

Par Danae : le 26/02/14 à 22:11:03

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Alors une petite vidéo de l'un de nos repas sur l'île. On constate le terrible stress ambiant


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Par Danae : le 26/02/14 à 22:21:47

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 De rien Little horse, c'est super que ça plaise comme ça !

Par Danae : le 26/02/14 à 22:26:14

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 Et une autre du même jour : l'équitation au café

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Par nestea13 : le 27/02/14 à 08:42:10

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 LA SUITE!!!! (oui j'étais en sous marin mais la je tiens plus!)

Par ClementineAD : le 27/02/14 à 17:38:54

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 Sympas ces petites vidéos qui nous font imaginer l'ambiance zen et détendue qui régnait !

"Ton c*n de poulet a mangé la moitié du pain"

Par Norie : le 27/02/14 à 20:10:13

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Ca serait pas plutôt le c*n de poulain qui aurait bouffé la moitié du pain ?...

Par Danae : le 27/02/14 à 21:13:25

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 Si. On l'a retrouvé la tête dans le sac de bouffe, tranquille.

Par ClementineAD : le 28/02/14 à 11:47:56

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 Il faut dire à Merlin qu'il articule mal alors

Par malaka4 : le 01/03/14 à 21:08:19

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Je viens de tout lire d'une seule traite (et là je me rend compte qu'après toutes ces histoires de bouffe, mon ventre gargouille à fond !!! bah oui, 21h au compteur......).

Bravo, qu'une chose à dire : je VEUX vivre un truc comme ça. Tu viens de me motiver à fond à désensibiliser mon jeune pour affronter tous les méchants dangers/mangeurs de chevaux qu'il peut y avoir sur la route.

Tu écris merveilleusement bien, et toute cette histoire est juste totalement rock, j'adore !

Par Norie : le 02/03/14 à 20:22:40

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malaka4, fallait pas lire si vite ! Maintenant t'es comme nous tous, tu trépignes d'impatience en attendant la suite !!!

Par Danae : le 04/03/14 à 00:07:12

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 Merci Malaka ! C'est super si ça te motive à faire la même ! C'est complètement mon but, lancer plein de gens à l'aventure pour que chacun puisse vivre son rêve Depuis combien d'années j'attendais de pouvoir faire ça ? Heureusement qu'Eden est aussi chouette, parce que ça m'aura permis de le réaliser à fond, ce putain de rêve ! Alors fonce


heu, tu as vraiment mis 21 heures à tout lire ? Yen a pas autant de tartines, si ?

Su ce, la suiiiiiite !


Par Danae : le 04/03/14 à 00:13:42

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Un peu plus tard, nous abordons un autre petit village au creux d’autres collines. Au détour de la route, nous repérons une ferme où s’active un tracteur. Il est bientôt l’heure de la traite, et la passion de Merlin pour le lait frais entier se réveille (il nous a fait le coup toutes les semaines). On s’engage donc dans l’allée de terre, et le fermier, qui était occupé à empiler d’énormes blocs de paille, descend de son tracteur pour nous saluer, l’air positivement ravi, suivi de son jeune fils. Nous lui demandons du lait, qu’il s’empresse de nous amener, tout gentil. Il refuse la monnaie de Merlin, et on commence à taper la discute. Car ce type manie son tracteur comme tout le monde et semble gérer sa ferme laitière sans problème comme n’importe quel fermier du coin, à ce détail près : il n’a qu’un bras. L’autre s’arrête au coude, et Merlin et lui discutent accidents graves et amputation comme d’autres parleraient foot. En effet Merlin a pour sa part perdu un doigt dans le même accident qui lui a valu ses cicatrices, tandis que notre homme s’est vu aspirer le bras droit par une moissonneuse-lieuse. L’énergie que dégage ce type est complètement incroyable, et Merlin, un peu fasciné, se retrouve embarqué dans l’étable pour y descendre quelques bières de sous-marque en bonne et due forme. Pour ma part, j’ai collé le fils du bonhomme sur Eden, et après avoir fait le tour de la ferme, nous faisons une excursion jusqu’à la maison familiale voisine pour aller y trouver la maman du gamin. Il m’a confié que son plus grand rêve était de monter à cheval un jour, rêve jamais réalisé. Ben c’était l’occasion.

Le gosse, toujours juché, hurle a sa mère de sortir, et je rigole en la voyant ouvrir de grands yeux devant sa tête éberluée de voir son fils perché sur le trotteur soudain apparu dans son allée. Je lui explique que son mari nous a donné du lait, et qu’elle peut monter mon cheval en échange. Elle se retrouve toute intimidée, n’osant pas accepter, mais je la convaincs vite et l’aide à monter. Je repars vers la ferme, Eden me suivant paisiblement. Il est adorable quand des gens un peu effrayés montent sur son dos, je suis sûre qu’il le sent. Le gosse est ravi de voir sa mère à cheval, et elle me parle de sa fascination pour les chevaux, que sa vie ne lui avait finalement jamais permis d’approcher vraiment. Elle me raconte tout ça en serrant fort les rênes comme le ferait une enfant, la vision est émouvante. Nous parvenons dans la cour, où Merlin et le fermier sont sortis de leur étable un peu échauffés, après avoir échangé sur leurs vies, les accidents et le statut handicapé, et après avoir conclu de concert que rien à foutre, tant qu’on est debout on est vivants, et que le handicap, c’est dans la tête.
J’en profite pour essayer de lui acheter du granulé pour bovin, afin de reconstituer les stocks de « croquettes pour Poulain » selon l’expression à la mode depuis deux semaines. Eden a besoin de manger, et il se retrouve au régime light forcé depuis avant-hier. Le fermier lui octroie directement un grand seau de l’aliment qu’il donne à ses bêtes, et Eden se jette dessus comme un sauvage. J’en remplis deux grands sacs à grain, et j’essaie en vain de payer le monsieur, qui refuse fermement. Le temps qu’Eden mange, Kinaï essaie ses charmes sur les chiennes de fermes qui crient au bout de leurs chaînes, tandis que Merlin et moi comparons nos moustaches de chat en buvant du lait.

Nous quittons bientôt cette belle famille, et retraversons une partie de la forêt dans le jour déclinant. Eden et moi nous lançons dans de longs galops tranquilles, et nous croisons un renard qui nous fixe un instant avant de fuir, vif comme une flamme. Le soir nous cueille entre champs et bois, et nous avons tant rêvassé que nous n’avons pas pensé à trouver un bivouac digne de ce nom. Qu’à cela ne tienne, nous dormirons dans un chemin, à la lisière de la forêt. Je tends une ligne d’attache sous les châtaigniers, sans m’inquiéter outre mesure de la piètre qualité de l’herbe : Eden est repu pour ce soir. D’ailleurs il ne fait pas de chichis à l’attache et se repose bien sagement. Nous nous couchons sous les frondaisons, après avoir grignoté sur le pouce et monté le bivouac dans le noir. Nous prenons le soin de rassembler et d’organiser correctement nos affaires, afin de pouvoir réagir vite dans le noir en cas d’urgence. C’est une précaution à prendre quand on campe un peu à l’arrache dans un endroit non sécurisé. Par exemple, j’ai déjà rencontré des sangliers très curieux... ou des paysans pas du tout contents que des hippies jouent à robinson sur leurs terres. Et certains consanguins ont parfois la gâchette facile. Pour une fois, notre sommeil est nerveux.

Jour 28
Un léger crachin nous tire du sommeil bien avant l’aube. Il doit être quatre ou cinq heures du matin, mais nous craignons que la pluie ne s’intensifie. Après un bref conseil d’urgence à base de grognements bougons et endormis (surtout Melrin évidemment, moi j’ai un pouvoir magique me permettant d’être réveillée de façon instantanée à toute heure), nous décidons de prendre la route malgré l’heure précoce. Nous lançons le départ, sans prendre le temps de déjeuner, alors que Pouletto roupille encore dans la carriole. Nous quittons les landes pour repiquer vers Elven : dans trois jours nous avons rendez-vous avec le transporteur équin pour le grand retour, et nous avons dévié trop au nord par rapport à la région de chute que je lui avais donné.

S’ensuit un beau moment. La route est déserte, et le ciel bientôt parfaitement dégagé nous révèle des splendeurs d’étoiles, qu’aucune lumière terrestre ne vient ternir. La voie lactée se déroule d’un bord à l’autre du monde. La tête renversée, j’ai abandonné à Eden les rênes et la surveillance de la route, et il marche seul à la suite de Merlin, avec sur son dos une romantique en extase. Merlin et moi nous sentons très amoureux, sans besoin de parler, sans besoin de se voir. La nuit nous couvre, aucune lumière ne vient trancher dans cette amitié qui nous lie tous ensemble, humains et bêtes, dans cette obscurité qui dilue les frontières entre nos corps. Nous nous sentons du même sang.

Après quelques kilomètres nous croisons un nouveau hangar d’élevage industriel. Eclairé en pleine nuit, il s’en échappe des pépiements de milliers de poussins. Je mets pied à terre pour aller découper un petit trou dans la bâche qui sert de cloison et jette un œil à l’intérieur. La foule des poussins a quelque chose de fascinant. Ils sont évidemment mignons, pris individuellement, et semblent à peu près vifs encore, peut-être à cause de leur jeune âge. Mais cette concentration d’animaux a quelque chose de tellement contre nature que mes capacités cognitives bloquent étrangement sur les informations perçues. Je laggue doucement, l’œil rivé au trou dans le plastique de la bâche. Je finirai par l’agiter brusquement, pour voir la réaction des animaux. Terreur. Un mouvement de masse s’éloignant du mur se déclenche, puis tous les petits yeux se tournent vers moi, tous me fixant sans me voir. Après une vague de piaillements de panique, un étrange silence se fait. C’est complètement psychédélique. Je laisse la place à l’examen de Merlin, un peu étourdie. Nous quittons cet endroit avec des rires nerveux.

L’aube arrive en même temps qu’une chape grise qui s’étend doucement sur la terre, noyant le soleil levant derrière des vapeurs, qu’un instant il embrase de rose et d’or. Nous sommes à Elven avant neuf heures, pile poil à l’heure pour un bon petit déjeuner. Sur la place du village, nous rencontrons une vieille dame qui insiste pour présenter Eden à son petit chien tétanisé de trouille, qui semble absolument persuadé de l’imminence de sa mort. Nous pleurons de rire, devant la dame un peu gaga qui ne semble pas comprendre pourquoi ces deux jeunes gens insistaient tellement pour prendre sa pauvre bestiole en photo.


« Regarde Kiki le beau cheval ! Fais un bisou au joli cheval mon Kiki, mais oui, il est gentil le beau dada hein Kiki ? »


Par ClementineAD : le 04/03/14 à 09:56:44

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"Nous quittons les landes pour repiquer vers Elven : dans trois jours nous avons rendez-vous avec le transporteur équin pour le grand retour [...]"

Noooooon ! Vous n'avez pas le droit de rentrer !
Il faut continuer à nous faire rever !

Par dilou : le 04/03/14 à 12:37:00

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 Trop marrante cette photo !

Par cyberds : le 04/03/14 à 18:34:42

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 ptdr la tête du pauvre kiki !!!

Par malaka4 : le 04/03/14 à 21:55:10

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Meuh non j'ai pas mis 21h, il étais 21h quand j'ai levé les yeux de mon écran c'est tout

Par kefiretlome : le 05/03/14 à 02:27:26

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Oh la tronche du kiki

Par Quézak1010 : le 13/03/14 à 12:27:32

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J'ai tout lu aussi! J'adore ton histoire! Tu décris vraiment bien à travers ton texte. C'est super agréable à lire, on s'y croirait!

Bon maintenant j'attends la fin du voyage moi

Par carococo : le 13/03/14 à 14:16:01

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Superbe aventure Danae!
Ayant fait pas mal de périples similaires, à pied, en vtt, un peu partout, seule, un peu "à l'arrache" avec un minimum d'organisation, je ne peux qu'adhérer!
Bon, même si moi je n'ai jamais volé de poulet hein!!!
On parvient toujours à se débrouiller avec ce que la nature a à nous offrir.
Alala ça me donne une p..... d'envie d'évasion tout ça!!!!
Le prochain trip sera avec mes deux loulous, purs-sang de leur état, ça va être chaud pour leur bouffe par contre!
Super jolie la Bretagne-mystique moi suis dans le pas-de-calais...
Et non, je ne pense pas que l'on perde notre âme "d'enfant" en prenant de l'âge, c'est ancré ou pas, le goût de l'aventure et l'insouciance demeurent même si nous sommes souvent rattrapés par la morne réalité de cette société de m....., euh de consommation voulais-je dire
Pitié la SUITE!!!! Venant d'une collègue infirmière tu ne peux refuser!!!!

Par Danae : le 14/03/14 à 20:34:40

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Arg! Merciiii Quézac et Carococo ! Bah oui j'espère bien que le gout de l'aventure ne se pert pas ! Jsuis heureuse qu'y aie d'autres aventuriers pour kiffer mon histoire ! Et j'espère bien repartir cet été !

désolée pour la crise de flemme, c'est que chez moi le printemps est là et du coup je passe mes journées dehors Ben oui, les soirées à écrire au coin du feu c'est fini ! Qui c'est qu'est déjà bronzée ??

Mais promis, je vous poste TOUTE la fin très vite, y reste plus grand chose de toute façon

mwéhéhéhé, je vous aurai tenu en haleine, jsuis contente de moi en tout cas

Par carococo : le 17/03/14 à 14:05:42

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Alors Danae, des idées pour ta rando de cet été?
Si tu es adepte du "sauvage", j'ai pas mal de trucs en stock, où tu ne croises aucune civilisation pendant 15j...
Tout le massif central est fantastique, de la Bourgogne au Cantal, sans oublier les Cévénnes...Gros coup de coeur pour les bergers de Lozère et d'Aveyron, qui, malgré mes protestations, insistèrent pour m'héberger le temps d'une nuit au sein de la bergerie, et me firent passer des nuits incroyables bercées par des "bêêêh" incessants! Magique aussi le fromage de brebis vieux de plusieurs années dégusté à 6h du mat'! Rien que d'y penser j'ai encore le goût en bouche! Disons que vu la carrure des gaillards je n'osais point les froisser!
C'est souvent comme ça, tu pars pour être seule au monde et en voyant ta trombine de "petit oiseau tombé de nid", d'authentiques rencontres, souvent rustiques même, t'accueillent les bras ouverts.
Comme quoi, tout n'est pas perdu!

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