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Rando d'un mois en Bretagne : compte-rendu

Sujet commencé par : Danae - Il y a 266 réponses à ce sujet, dernière réponse par Scooper
5 personnes suivent ce sujet.
Par Danae : le 11/01/14 à 17:47:34

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 Bonjour à Tous !

L’été dernier, j’ai accompli un vieux rêve en accomplissant une randonnée d’un mois sur les chemins bretons avec mon compagnon, mon chien, et bien sûr Eden, mon trotteur.

C’était une expérience magnifique, environ 350 bornes de bonheur, que je souhaite à chacun d’avoir l’occasion de vivre un jour. J’aimerais vous la faire partager via ce post, afin de vous faire profiter des belles images, des bons plans, des idées qui nous ont aidés, mais également de nos erreurs.

En effet, je n’aurais pas aussi bien planifié cette randonnée sans les expériences des autres cavaliers randonneurs dont j’ai pu profiter via ce forum, notamment grâce à de très beaux journaux de randonnée très bien écrits ; et j’aimerais rendre la pareille à ceux qui pendant les mois d’hiver rêvent de préparer leur premier long périple pour la belle saison.

C’est pourquoi je vais essayer de donner les détails techniques qui m’ont particulièrement aidés, en plus de vous raconter nos aventures ! Je m’aiderai d’un journal de rando que j’ai tenu jusqu’à la moitié du parcours, après quoi j’ai eu grave la flemme, comme il se doit pendant les vacances. Mais je me souviens de tout.
Lecteurs non assidus s’abstenir, ce sera pavé sur pavé ! Mais je vous promets une lecture aussi agréable que possible !

J’espère que ça vous plaira !

Messages 41 à 80, Page : 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7

Par dilou : le 17/01/14 à 18:01:24

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 C'est vrai, ça.. surtout que la Gazette manque justement d'article "rando" !
Ca ferait un super feuilleton.

Par Danae : le 17/01/14 à 21:27:23

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 Gna ? C'est quoi la gazette ?

Par dilou : le 17/01/14 à 22:37:33

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 Tu vas sur le "forum cheval", tu cliques sur la couverture de la gazette qui està droite de l'écran et tu découvriras notre oeuvre collective, bénévole et entièrment gratuite !

Par Danae : le 17/01/14 à 23:10:31

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 Cool ! Je vais voir ça tout de suite !

Mais d'abord, la suite !

Jour 14

(Attention, sur cette journée les photos ne sont pas de moi, nous avons oublié d’en prendre, bêtement…)

On commence indéniablement à sentir l’odeur de la mer. Les petits rituels du matin s’engagent sous l’éternel ciel bleu, encore doux pour quelques heures, avant que la fournaise ne nous tombe sur le poil. Les animaux sont détendus, heureux d’avoir dormi dans cette jolie prairie toute sèche mais confortable. Nous avons pris l’habitude de laisser dormir Pouletto enfermé dans la calèche, par crainte des renards qui pourraient nous voler notre poulet volé. Il faut donc changer tous les jours la paille ou l’herbe que nous installons pour son confort et afin d’éviter qu’il salisse tout.

Nous faisons provision d’eau, puis attaquons la route vers Penestin. Nous avons provisoirement renoncé à suivre le GR et ses détours sinueux le long de la vilaine afin de gagner du temps. A présent que la mer est proche, nous avons hâte de l’atteindre. Les heures passent donc le long de la départementale où circulent les touristes, qui campent dans les terres et vont vers la mer à midi, du bazar de plage plein leurs voitures. Ils nous klaxonnent gentiment et nous leur offrons des grimaces, de grands signes ou des danses stupides. Nous sommes de très belle humeur, et particulièrement stupides. Deux grands gamins. Cela fait à présent quinze jours que nous sommes partis, et nous avons plus ou moins exploré la plupart des sujets de conversation classiques. On a beau dire, sur une route toute droite le voyage est vite ennuyeux, et le bruit des voitures empêchant tout dialogue aussi crétin soit-il, nous commençons à chanter n’importe quoi, habitude qui sera répétée avec rigueur par la suite. Nous passons de chansons chrétiennes et juives à des trucs paillards, en passant par des refrains inventés et hurlés dans des langues bizarres. Je chante juste. Pas Merlin. Que les dieux de la randonnée nous pardonnent ces offenses.

Un peu avant Penestin nous obliquons vers le GR pour un rapide détour, le temps de dire adieu à la Vilaine, que nous quittons pour un temps. Petite rivière est devenue fleuve, et nous contemplons émus son embouchure élargie qui tutoie enfin la mer.

Nous débarquons au galop devant l’église de Penestin (enfin… Eden et moi on galopait… Pour la frime. Mea culpa.). Le bistrot du coin est investi, le temps d’un sandouiche pas terrible acheté dans un glue-touriste et de douze sirops à l’eau chacun. Le PMU passe sur l’écran plat, et les clients hilares, leur bière à la main, font des allers retours entre leurs paris et le « vrai » canasson garé devant leur bistrot préféré. Ils seront positivement ravis d’apprendre qu’Eden est un trotteur. C’est assez drôle de voir leur regard changer quand ils reçoivent l’info, et qu’ils se campent près d’Eden avec des hochements de tête et des commentaires de fins connaisseurs – ou pas.
Nous quittons cette belle compagnie pour aller voir la belle dame tant espérée : LA MER. C’est la jolie plage de la mine d’or qui recevra en pleine après-midi l’offense illégale d’un gros canasson flippé sur son sable. Comme nous ne sommes pas forcément toujours intelligents, nous avions oublié un détail : le facteur touristes. Y en a plein. Mais vraiment beaucoup plein. Et leurs réactions face à Eden sont des plus contestables, tandis que nous essayons de nous approcher de la plage, quelques centaines de mètres devant nous : pour la plupart ravis, ils s’approchent pour caresser le joli cheval. Avec à la main des animaux gonflables géants, ou des matelas de plage, des parasols pliés. Eden fait les gros yeux, et commence à ronfler en sautillant. Je sens venir le truc ingérable quand des gamines s’approchent de lui, avec leurs petits pieds nus, encouragées par leurs mamans inconscientes. Nous nous tirons vite de ce nid à embrouilles, pour nous diriger beaucoup plus loin, sur une partie de la plage plus déserte où des bateaux sont échoués par la marée baissante. Il y a beaucoup moins de monde ici, et nous laissons la calèche à l’ombre, Pouletto bien enfermé, pour aller faire trempette.

Merlin a pris le temps de se déshabiller, et part en éclaireur pour convaincre Eden que l’eau c’est cool. L’intéressé n’est pas de cet avis. Il y a des VAGUES. Eden a très peur. J’ai du mal à le rassurer tellement je rigole. Il s’avance dans l’eau jusqu’aux pâturons, puis fuit à grands bonds latéraux dès que l’écume fait mine de le toucher. Entre deux vagues nous pouvons avancer un peu, mais il commence à ronfler dès qu’il voit la franche s’approcher. Il faut le voir se figer sur ses jambes après quatre ou cinq bonds latéraux et séances de pas chassés, à la seconde ou il comprend que l’écume PASSE sous lui et ne le dévore pas. Il tremble, le nez enroulé et les yeux exorbités, et la minute suivant repasse en mode dragon rigolard, ramant à grands coups de sabots et essayant de boire l’eau salée : « eh mais c’est trop easy ton truc là, vla comment j’ai même pas eu peur ». Puis la tête dans l’eau, et des bulles. Je pleure de rire quand les flics débarquent sur la plage pour nous chasser de là. Ah oui. Evidemment, les chevaux sont interdits. Question de sécurité et d’hygiène. J’en conviens, en pensant au crottin flottant qui hante désormais cette partie de la plage. Nous quittons la place.


Par Danae : le 17/01/14 à 23:13:01

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 Nous suivons la côte en admirant la mer, un peu désappointés par l’affluence des touristes et leurs démonstrations parfois exubérantes à la vue d’Eden. Nous n’avons pas vu grand monde durant la dernière quinzaine, et nous étions habitués à des paysages plus calmes. Nous sommes également surpris d’avoir rejoint la mer aussi vite. Nous pensions mettre plus de quinze jours pour suivre la Vilaine jusqu’au bout, et depuis quelques jours nous réalisons avec bonheur qu’un nouveau voyage nous attend. Nous nous décidons pour les marais de la Brière, qui nous tentent depuis un moment. La vaste tâche verte sur la carte, estampillée « parc naturel », nous tente beaucoup. Voir la mer et s’y baigner, ok, c’était chouette, mais il y a vraiment trop de monde. Nous ne nous attarderons pas.


La route côtière nous dévoile tout de même de jolis charmes, même si nous désertons bientôt le si pittoresque GR à cause des roues de Merlin qui dérapent dans le sable. Traîner la carriole est une gageure, et nous suivons bientôt non plus la route des plages mais celle des campings, qui se succèdent le long de la côte.


La musique de mauvaise boîte de nuit d’Ibiza déborde les haies, et nous devenons avides de calme comme la journée avance. Nous honorerons tout de même la petite supérette bien fournie qu’un camping intelligent avait pensé à placer sur notre route, et rachetons une précieuse bouteille de gaz, qui allait bientôt manquer. La chanson du jour est « Dominique – nique – nique s’en allait tout simplement, routier pauvre et aimant… », et je la chante de concert avec la gentille vieille caissière ravie de pouvoir se rappeler une chanson de sa jeunesse, qu’elle avait apprise à l’école. Bien entendu, elle ne regarde pas American Horror Story. Nous non plus, mais avant notre départ, mon colocataire fou l’a passée dans le salon pendant des semaines. Nous l’avons apprise par cœur.

La journée avance, et nous pensons au bivouac. Impossible de s’installer sur la plage ou ses abords, où il n’y a pas un brin d’herbe, et où les flics nous embêteraient surement. Juste avant la Pointe du Bile (quel nom à la con), nous demandons l’hospitalité à des gens du coin vivant dans une fort jolie maison. Après quelques hésitations, ils acceptent de nous héberger pour la nuit, et nous laissent tendre la ligne d’attache dans leur jardin. Eden s’attelle à son devoir de tondeuse, puis une fois chacun à son aise, poulet, chien, cheval et nous-même, nous nous trouvons gentiment invités à table par le couple propriétaire des lieux et leur fils très beau garçon aux fières dreads blondes et à l’allure coquette. Le couple se remet doucement de sa première et discrète frayeur à nous voir envahir leur jardin avec nos gros sabots (LOL), et commence à se détendre devant notre gentillesse, et notre discrète serviabilité. Autant nous faisons les cons sur la route, autant une fois chez les gens nous sommes irréprochables. C’est une question de politesse, envers les personnes rencontrées mais aussi envers notre voyage en lui-même. Nous croyons à la loi de l’effet jusque dans les plus petits actes quotidiens, et veillons à rendre au monde ce qu’il nous offre, au moins sous forme de respect. Et cela malgré de trompeuses apparences, en termes de légalité par exemple. Mais ce concept nous semble souvent moins saillant, et ce sont les circonstances qui nous guident généralement dans nos choix. C’est arbitraire, je le conçois. Mais nous sommes heureux ainsi.


La Pointe du Bile

Le repas se déroule à merveille ; je ne me rappelle plus ce qu’on a mangé mais c’était très bon. Nous avons posé sur la table nos propres vivres pour les ajouter au festin, et nos hôtes leur font poliment honneur. Pouletto rôde autour de la table, le chat rôde autour de Pouletto, Kinaï rôde autour du chat (il aime bien tenter de les féconder quand ils se laissent faire. Chose rare, on s’en doute). Fiston Sexy s’arrange pour prendre le soleil du bon côté, et nous fait à tous les deux des charmes discrets qui nous ravissent. Il nous fait visiter la maison, et nous offre pour finir cette belle journée une super douche chaude… dans une baignoiiiiire ! Tindindin !! Nous finissons propres et heureux. J’aurai même la flemme d’aller me baigner après ça. Merlin se propose pour la vaisselle pendant que je nourris les animaux. Petite promenade à cru avec Eden et Kinaï le long de la route, jusqu’au petit cap du Bile, pour admirer la fin d’un beau coucher de soleil. Encore une belle nuit à la belle étoile dans le jardin de nos gentils hôtes. Nous nous endormons comme des petits chats, après avoir maudit le proche camping qui balance sa sauce musicale de boum collégienne.




Par Danae : le 17/01/14 à 23:15:46

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 Mais c'est génial cette gazette ! moi qui avais arrêté d'acheter des magazines parce que c'est trop cher !

Huhuhuhuuuu les heures de geekage en perspective :3

Merci du tuyau

Par Danae : le 18/01/14 à 00:43:21

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 Jour 15

Nous nous réveillons tard, nous avons dormi tels des flamby étalés au soleil dans nos duvets brûlants. No hôtes sont presque en train de servir le petit dèj, et nous nous extrayons un peu penauds pour nous joindre à eux. Merlin essuie échec sur échec comme il tente de discuter avant que sa phase de réveil n’arrive à son terme, et me fait les gros yeux, un peu gêné mais le sourire aux lèvres, tandis que je me moque gentiment de lui. Je soigne notre bande, et m’attarde sur Kinaï, qui depuis la veille ne semble pas très en forme.

J’ai l’impression qu’il boîte de l’arrière train, mais je ne découvre ni lésion ni douleur apparente dans ses membres. Mais il fait sa tête de « laisse-moi tranquille, je douille », il y a donc un problème. Je comprends en le voyant se lécher sous la queue. On s’aperçoit qu’un abcès a commencé à gonfler près de son anus, presque prêt à percer par les glandes rectales. Bon. De toute évidence, il a fait trop de folies avec son petit copain l’avant-veille, et, pardonnez mon langage, s’est suffisamment fait défoncer le c*l pour s’en trouver blessé. Je ne veux pas me montrer intolérante, mais à l’évidence, y a un truc que Kinaï n’a pas compris dans le concept de fierté canine. Mais bon, je l’aime comme ça.

Fiston Dreadeux accepte fort gentiment de me conduire chez le véto dans la voiture paternelle. Kinaï, qui sent venir le coup fourré (sans mauvais jeu de mots, s’il vous plaît), me tire une tête de chien battu assez drôle à voir. Un examen, une piqure et cinquante euros plus tard, il s’en tire à bon compte avec une crème et dix jours d’antibiotiques.

Nous remercions chaleureusement nos hôtes et reprenons la route, Kinaï se trouvant privé de marche pour ce début de journée, repos oblige. A peine un kilomètre plus loin Merlin repère un banc de poissons à portée de canne à pêche sur une petite plage déserte (à cause des cailloux, sans doute. Les touristes sont des gens délicats.). Eden et moi nous offrons un galop désordonné le long de la grève, pendant que Merlin, une fois Pouletto à l’ombre, sort son matériel et passe à l’attaque. Il passe près d’une heure à harceler le banc, frustré par les bars qui sautent à peine dix mètres devant lui. Il en sortira un petit, joli comme un bijou, qu’il me montre avant de le relâcher. Je finis par l’arracher à sa passion, car Eden et moi en avons marre, moi du soleil (les ombres sont bien maigres dans ce coin), et Eden de l’absence de fourrage comestible. Nous repartons, direction Assérac.

Bientôt nous avons épuisé notre répertoire de chansons débiles, et l’absence de circulation trop dense autorisant la chose, je commence à raconter des histoires à Merlin, placé près de moi, qui se laisse tirer, accroché à mes sacoches. Lesdites sacoches prendront cher, mais c’était de la sueur économisée pour lui dans les fausses côtes. Je lui raconte des livres que j’ai lu, ou des contes qu’il ne connait pas encore, ou des histoires que j’ai inventées à une époque, sans jamais les coucher sur le papier. De la science-fiction, du fantastique, des légendes entendues dans ma petite enfance et retravaillées à ma façon. Je fais ça très bien. Nous voyageons sur terre, et dans nos têtes aussi.



Message édité le 18/01/14 à 00:38


Message édité le 18/01/14 à 00:39

Par Danae : le 18/01/14 à 00:16:24

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 Nous parvenons ainsi à Assérac, où nous faisons chacun notre tour des courses de bourgeois à la petite supérette. Des gens ravis regardent Eden mettre à sac les fleurs de la municipalité. De mon côté je pille des plants de tomates-cerises décoratifs plantés là (c’est pas une blague, c’était un potager de déco.). Eden lorgne vers le carton que nous chargeons peu à peu dans la carriole : il sait que ses carottes sont dedans.

« Approche-toi de ma tartine pour voir… »

Pause-goûter pour tout le monde un peu plus loin, près d’un petit étang. Je frime un max en faisant le tour au petit galop, devant deux dames scandalisées qui font semblant de pêcher. Nous nous posons dans l’herbe à l’ombre, près d’un petit banc. Kinaï et Eden se reposent tranquillement. Pouletto quant à elle manœuvre des attaques contre notre goûter, sous l’œil acéré de Merlin qui entend lui enseigner les bonnes manières.


Elle a pris l’habitude de foncer tête baissée dans notre bouffe sitôt la table mise, et ne rend jamais les armes, quelle que soit la distance à laquelle on la balance (c’est drôle, elle arrive à voler un peu). La seule solution consiste à lui filer sa part, qu’elle picore ensuite gentiment - ou plutôt façon dinosaure affamé . Quand son jabot finit par faire la taille d’une balle de tennis, elle s’étire, puis se couche près de nous et ronronne, mignonne et adorable comme un petit pokemon.






Par lysterre : le 18/01/14 à 11:51:54

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 ah mais non quand je rattrape le train des wagons se rajoutent

hier soir j'avais tout lu...jusqu'à 21h!

bon me suis régalée..et j'ai bien ri aussi...

un peu jalouse aussi...

j'ai le trotteur ,le chien,le vélo ,la remorque..mes voisins ont des poulets...me manque juste l'amoureux motivé...

j'ai tenté il y a quelques années de le motiver pour ce genre d'aventures...le long du canal de midi par ex...c'est niet..il n'envisage pas une minute de manger ,dormir par terre.. ...ton merlin il n'a pas un grand frêre..


bon vives mes copines

allez je m'attaque à j15..et c'est bien sur le forum rando de trouver cette histoire !


Par Danae : le 18/01/14 à 18:04:59

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 Hii Merci Lystère ! C'est super que ça te plaise !

Bah non, jsuis désolée, Merlin est une perle rare, et il a surtout des soeurs... Mais peut-être qu'il voudra bien venir avec toi si tu lui donnes beaucoup d'argent

Nan mais les copines c'est super aussi, surtout si elles sont à cheval aussi ! Ça c'est un truc que j'aimerais essayer un jour, j'ai jamais fait de "vraie" rando avec plusieurs chevaux. Ça doit claquer sa race.

En tout cas c'est un plaisir de vous raconter ça ! J'ai l'impression de revivre mon été

La suite dès ce soir !

Par cocolabricot : le 18/01/14 à 18:36:01

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 moi me tarde de gambader dans la campagne a cheval en bretagne cet ete!!! la suiiiite! et qu'ça saute!

Par biba : le 18/01/14 à 18:42:33

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 J'adore ce carnet de route!! Il faudrait d'ailleurs que toutes les personnes en fassent pour que les gens comme moi (qui n'ont ni le cheval, ni l'maoureux motivé ni quoi que ce soit) aient plein de lecture

Mais question pratique : le poisson tout juste péché et le beurre du début, vous fesiez comment pour les conserver un minimum sous la chaleur??

Par Danae : le 18/01/14 à 18:45:57

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Heu... On les mangeait. Le beurre fait jamais long feu avec nous Il avait pas le temps de devenir rance.

Et on a perdu un seul poisson qu'on a pas mangé à temps. Le reste du temps, on les gardait 6 heures max, bien emballés dans un chiffon à l'ombre.

Cocolabricot : Oui Madame . I'm workin' on it.

Par aurélie29 : le 18/01/14 à 19:23:55

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moi aussi je suis prise dans le récit palpitant de vos aventure   la suiiite!

Par Danae : le 18/01/14 à 19:54:53

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Nous sommes bientôt repus, et la trempette des mollets dans l’étang dégénère bientôt en bataille d’eau. Je finis à la baille, plongée jusqu’à la taille dans l’eau tiède et boueuse. J’attrape Merlin et le tire avec moi. Pour se venger, il me soulève de force et me jette un peu plus loin. Les deux vieilles pêcheuses n’en peuvent plus d’indignation. Kinaï a peur d’y passer aussi et s’éloigne discrètement. C’est le bordel. C’est trop cool.

Une vieille dame et sa petite fille s’approchent de Pouletto remisé dans sa calèche comme nous préparons le départ. La petite fille : « Regarde, Mamy, un oiseau. C’est quoi ? » Et la vieille de lui répondre « : « Ohh ; il a des ailes, ça doit être un oiseau qui vole ». Nous sommes sur le cul. Une vieille dame qui ne sait pas reconnaître une poule. A paris, ça passerait encore, mais nous sommes en pleine campagne Bretonne. Il y en a par ici qui ont dû tourner au biberon-pinard à un âge trop précoce.

Nous repartons vers Herbignac, où se trouve l’aire de loisirs que notre ami motard nous a conseillée pour nous détendre. Passé le GR que nous traversons perpendiculairement, nous nous presque-paumons en forêt. Cette fichue aire est difficile à trouver. Nous décidons de nous séparer provisoirement, le temps que Merlin parte en reconnaissance à vélo. Je garde les ouailles dans un chemin à l’orée de la forêt pendant ce temps. Je m’offre un petit goûter (oui, le deuxième, et alors ?) puis je fais brouter Eden à la main le long du talus, en essayant de repérer les animaux peu discrets qui font bruisser les buissons sous les châtaigniers. Merlin revient de sa reconnaissance avec une réserve de fruits frais, achetés dans une coopérative toute proche. Il a trouvé la route. En chemin, sortant des bois, nous passons devant une énorme usine, juste en lisière de la forêt, qui vrombit sourdement et fait vibrer la terre d’une malsaine façon, immense et immobile contre le ciel bleu. On se croirait dans un film de science-fiction post moderne. Nous hâtons le pas, très mal à l’aise.

Après un tronçon de départementale très fréquentée par les poids lourds et particulièrement dangereuse, nous parvenons enfin au lieu attendu. Nous sommes déçus. Oui c’est une aire de loisirs. Oui, il y a de grands étangs, et des toilettes (ça nous fait une belle jambe). Non, ça ne valait pas le coup de marcher une journée pour ça. Ce n’est ni très beau ni tellement sauvage, et puis il y a du monde. Merlin se sent un peu coupable, car c’est lui qui a insisté pour voir cet endroit. Je ravale ma mauvaise humeur, et conviens que nous avons tous besoin d’une pause. Eden n’a pas eu de journée de repos depuis Redon, et Kinaï a besoin d’encaisser tranquillement le choc des antibiotiques, sans compter qu’il a mal au derrière, le pauvre toutou bisexuel. Nous avons beau faire les fines bouches, nous resterons tout de même trois jours sur place.

Une découverte rigolote nous permet en effet ce séjour prolongé : sur l’un des étangs, une petite île couverte d’herbe toute fraîche nous attend, accessible par un petit pont branlant qu’Eden passe sans faire d’histoires, les yeux comme des soucoupes lorgnant déjà le gazon gras. Nous fermons le pont à l’aide de la longe et des rênes, et Hop ! Voilà un paddock à ciel ouvert, imprenable et cerné par l’étang. Nous sommes ravis. Eden n’ira pas mettre un pied dans l’eau à moins qu’on insiste, et tout le monde va pouvoir se détendre.


S’ensuivent trois jours de n’importe quoi. Deux grands gamins et leur troupe de bestioles décomplexées sont dans la place, et nous comptons bien nous détendre, oui, mais à notre façon.


Une fois le camp monté (c’est-à-dire les peaux étalées partout et le cheval sec, autant dire que ça ne prend pas 10 ans), nous fouinons aux alentours à tour de rôle (à aucun moment dans notre séjour nous ne laisserons Eden seul, à moins qu’il n’ait une clôture bien sécurisée autour de lui et de la bonne herbe). Merlin découvre un gymnase à proximité, au milieu d’un petit stade. L’entraîneur de la bande de jeunes qui s’apprêtent à quitter les lieux le laisse prendre une douche chaude, en le prévenant que l’endroit est fermé en dehors des heures où les enfants se servent des vestiaires. Oui, oui monsieur. Pas de problème. Merlin déverrouille une porte donnant sur l’arrière pendant sa douche, et revient comme un charme, tout beau et sentant bon le champoing à la camomille. Je lui succède pour vingt minutes de paradis brûlant. Comme je termine ma douche, les gosses du centre de loisirs qui viennent de finir une rando à vélo investissent les vestiaires juste à côté. Je me rhabille en vitesse et file discretos par derrière, avant de risquer d’être inculpée pour traumatisme involontaire d’innocents garçons pré pubères.

Nous mangeons une salade tomates-oignons-échalottes à la sauce miel citron avant de vaquer au farniente du soir. Je bouquine, pour ne pas changer, Eden broute tout ce qu’il peut, Kinaï dort, et Pouletto chasse les insectes. Merlin quant à lui observe d’un œil critique les pêcheurs du coin qui font la même chose, se méfiant de cette bande de branques qui investissent leur territoire sans complexes. Chacun se toise, et nous nous inventons des regards durs, la tête droite et le port fier, pour accentuer l’aspect gitan qu’offre déjà notre campement. C’est peine perdue, la minute suivante nous faisons des galipettes et nous arrosons comme des crétins, toute crédibilité perdue à jamais. Eden semble parfois prendre des regards consternés.

Kinaï déguisé en gitan.


Quand vient le soir, Pouletto s’approche de nous avec des petits cris très doux, et nous tourne doucement autour, l’air de chercher quelque chose. Au bout d’un moment elle se pelotonne contre moi, et cherche de la tête dans les vêtements, le bec frémissant, comme si elle voulait se cacher la tête sous une aile imaginaire. Nous comprenons tout à coup qu’elle veut être couvée. Elle cherche des plumes sur nos bras, et continue avec ce cri d’une douceur incroyable. Je fonds littéralement. C’est TELLEMENT MIGNON ! Elle nous prend pour ses parents adoptifs !

Quand elle se trouve à l’aise elle commence à ronronner. Brr. Brrriou. Brrou. Il me vient (encore !) une super idée de génie. Je sors mon duvet, le déroule, et une fois bien installée, je pose Pouletto sur mon ventre, bien au chaud à l’intérieur. D’abord scandalisée, la poulette se calme immédiatement, sa petite tête dépassant du duvet l’air de dire « eeeeh mais c’est pas mal du tout ça ! » Bientôt elle planque ladite tête, et se met à ronronner VRAIMENT fort. Il semblerait que les décibels soient proportionnels à son degré de contentement. Au bout d’un quart d’heure, elle a perdu sa forme de boule – aspect habituel d’une poule normale qui dort, nous sommes bien d’accord. Elle a fondu de chaleur et de bien-être, ses ailes sont étalées sur la poitrine, et son petit cou nu est étendu contre mon cou dans un geste de total abandon. Je finis par tellement rire que je la réveille, et ses ronronnements reprennent à fond.
L’idée se révèlera en réalité d’une pertinence contestable, car Pouletto prendra bientôt tellement goût à ces câlins que je ne pourrai bientôt plus sortir mon duvet sans qu’elle m’assaille. Son goût pour le confort ne fera qu’empirer par la suite.

Par Danae : le 18/01/14 à 21:12:33

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 Jour 16
La journée commence par un bon café turc, comme d’habitude. Tous les jours, Eden goûte des choses nouvelles, et il a développé un goût certain pour des aliments peu othodoxes, pour un cheval. Il aime notamment beaucoup le café. Merlin met donc au point une nouvelle technique d’équitation sans selle ni bride, à base de café. Le principe est le suivant : vous montez à cheval avec un bon café bien fort, et ensuite, vous dirigez l’animal à l’aide de votre tasse. Si elle est à gauche, il ira à gauche, à droite pour aller à droite, on peut même faire une tasse d’appui ou d’encolure pour obtenir un joli pli. Pour l’arrêter, donnez-lui le café.
Soit dit en passant, Merlin monte de mieux en mieux, entraîné par de nombreux échanges de montures pratiqués au cours de la route. Il a même commencé à gérer de longs galops en terrain plat, et y prend goût. Mais surtout, ces deux-là commencent à vraiment bien s’entendre.

Le truc c’est qu’ils ont un peu le même caractère. Têtus comme pas possible, facilement emportés, calmes et sûrs d’eux quand ils n'ont pas une idée étrange en tête, et capables quand Merlin monte en selle, de s’exciter mutuellement jusqu’à explosion finale. Ce que j’empêche toujours de justesse. Sur cette île, aucun danger de ce genre. Les deux guignols s’en donnent à cœur joie. Illustration :



Eden et Merlin se gratouillent .


Eden et Merlin ne glandent rien.


Eden et Merlin boivent du café.



La journée passe ainsi, d’activités non productives en siestes à l’ombre d’un abri fabriqué avec des tiges de noisetiers et nos pièces de tissus. Nous mangeons des repas froids, car la chaleur nous coupe toute envie de plats cuits. Pouletto et Eden quand à eux sont arrivés au bout de nos réserves de floconnés, et je fais un saut au Gamm’vert proche pour y acheter 5 kg de maïs, et quelques bricoles. A partir de midi, je rafraîchis régulièrement Eden en lui versant de grands seaux d’eau sur le poil, ce qu’il apprécie beaucoup. Kinaï beaucoup moins.

La vaisselle est facilitée par la présence d’éviers de camping, et nous arrosons la zone sur 10 m² pour cause de batailles d’eau compulsives. Les gosses du coin nous observent de loin, atterrés. Personne n’osera franchir la limite toute symbolique de la longe barrant le pont, et notre tranquillité sera parfaite.

Merlin un peu frustré observe les poissons qui lui font coucou en sautant après les insectes. Pas question pour lui de pêcher ici. Il n’a bien entendu pas de permis de pêche (ce truc coûte 80 balles !), et les garde-pêche veillent sans doute au grain. L’amende coûte cher, et le matériel est confisqué en cas d’infraction.
Sauf que. La frustration ne lui a jamais réussi. Après quelques heures de patience, dès qu’il y a moins de monde aux alentours, il choppe sa canne et se tire vers les berges où il a aperçu des remous. Il revient un peu plus tard avec une prise inhabituelle. Il a pêché un canard.

Pouletto se cogne royalement de son collègue aviaire. Merlin prend une photo épique que je vous épargne pour le bien de sa sauvegarde sociale (avec une expression en mode consanguin, fier et déplorable: AGNA PECHE GNA CANAR !! Pour sa défense, je précise que la pose était voulue, il était d’humeur folâtre). Après ce traumatisme, la petite canne est relâchée après un rapide procès ayant décidé de sa survie, pour cause de mignon (devinez qui a décidé la sentence).

De mon côté, je décide d’apprendre à Pouletto à être un faucon. S’ensuit un grand spectacle de fauconnerie et de haute voltige équestre d'une grande finesse. Jugez par vous-même :


Quand je ne fais pas n’importe quoi, je passe de beaux moments à admirer des particules organiques en suspension dans les eaux de l’étang, d’un vert lumineux presque surnaturel. Le courant paresseux et le vent les poussent entre deux eaux, et de longs rubans verts s’étirent lentement dans les rayons du soleil qui va s’abaissant.

Une nouvelle nuit sous la lune bleue. Je dois batailler un moment avant que Pouletto renonce à dormir dans mon duvet. Moi et mes super idées.



Message édité le 18/01/14 à 21:04


Message édité le 18/01/14 à 21:09

Par Danae : le 18/01/14 à 20:58:36

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Au passage, voici un petit site qui m'a bien aidé à préparer mes périples : le design n'est pas terrible, mais la randonneuse détaille tout au point de vue technique, ce qui est très appréciable.

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Par lysterre : le 18/01/14 à 23:52:23

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 alors là


depuis que je te lis il y a 3 personnes à qui j'ai envie de faire lire aussi...3 amies de trucs fous...dont l'auteur que tu cites...

je lu en parles..


et sinon Eden il a quel âge??? il n'est pas à la lettre ...


Message édité le 18/01/14 à 23:49

Par Danae : le 19/01/14 à 00:29:50

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 Sérieux ? Le truc de ouf Ça fait bien deux ans que j'avais repéré ce petit site si bien foutu, et que je préparais mes randos après l'avoir relu... Le monde est petit !!

Je serais ravie et honorée qu'elle me lise en tout cas ! Tu lui présentera mes compliments pour son travail, ça m'a vraiment aidée !


Message édité le 19/01/14 à 00:26

Par Danae : le 19/01/14 à 00:20:14

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 Ah et Eden a 7 ans, il va sur 8 ! S'il n'est pas à la lettre c'est parce que son vrai nom c'est Spodosis. Pas exactement sexy.

Kinaï aussi, et Pouletto a maintenant une dizaine de mois !


Message édité le 19/01/14 à 00:16

Par Danae : le 19/01/14 à 01:53:32

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 Jour 18
Nous prenons notre temps pour lever le camp. En réalité le prétendu jour 16 aura duré deux jours, mais quand nous demeurons au même endroit plusieurs nuits de suite mes souvenirs se confondent, et je vous retrace tout ça avec 6 mois de décalage. J’ai préféré résumer ces deux jours et leurs évènements saillants, qui seuls demeurent vifs à ma mémoire.

Cette nouvelle journée commence pour moi par un tour de galop a cru avec Eden autour de l’étang, pour lui permettre de se défouler et de se mettre en jambes après ces deux jours et demi de repos. Je joue les amazones et galope à moitié nue, car l’écharpe qui me servait de top a glissé pendant notre course. Histoire d’avoir l’air crédible, je lâche quelques hurlements apaches, qui rendent Eden taré et le font accélérer mode cheval de course. Je pers bien vite ma fierté guerrière en essayant de ralentir comme je peux la débandade avant qu’on se mange un arbre.

Le départ de notre aire de repos se fait ensuite attendre, comme nous profitons une dernière fois des largesses de la coopérative toute proche. Merlin parti faire les courses à vélo a vraiment fait des folies, et nous dégustons des fromages frais, des fruits et du miel, accompagnés de jus de pomme bio, à l’ombre de nos abris de fortune. Tralalère.

Bientôt nous sommes partis. Direction la Brière. Nous traversons des vergers pleins de fruits en piquant plein sud par des chemins aléatoires. Ils traversent des taillis, broussailles et petits sous-bois, et fort heureusement pour nous semblent avoir été débroussaillés depuis peu. Nous ne serions jamais passés sans ça. Arrêtés au bord d’un champ, nous mangeons sur le pouce un melon volé et des tomates. Le paysage change très vite, et nous longeons les premières prairies d’herbes des marais, qui sont encore praticables, et servent de pâtures à de très beaux chevaux lourds. Nous croisons une ferme laitière où nous opérons une pause yaourts frais- lait entier. Ensuite nous commençons à tourner en rond.

Il faut que je précise ici que depuis le début du voyage, JE suis le maître de la carte. D’abord c’est MA carte, et puis je sais la lire correctement. J’ai eu quelques défaillances par moments, mais dans l’ensemble je m’en sors très bien. Pas ce jour-là. Les chemins de pâture innombrables qui se croisent et se recroisent dans ce paysage de bocages semi-marécageux sans point saillant ont vite fait de me paumer, ajoutés à l’absence notable d’une signalisation correcte. Quand nous commençons à tourner en rond pour de bon, Merlin profite de ma défaillance pour me voler la carte avec fourberie, et prendre la place du capitaine déchu. Il a envie de jouer aussi. Je lui fais confiance quelques kilomètres, avant d’être prise de sérieux doutes face au flou de ses réponses à mes questions de repérage. Eden et moi lui courons après pour tenter de récupérer la carte par la force, tandis qu’il la défend avec fureur. L’après-midi se passe en gamineries pendant qu’il achève de nous perdre, et par un hasard puissant nous ramène à bon port aux alentours de Kerhinet. Il vous servirait certainement une autre histoire s’il avait la parole, mais eh, c’est moi qui raconte. Et je reste persuadée qu’il était aussi paumé que moi. Faut dire que s’il est nul avec une carte, il a un instinct de malade, qui me fait parfois défaut. Une pierre magnétique dans la tête, mais qui l’emmène là où il est bon qu’il aille, en quelque sorte.

Visite rapide de l’ultra-pittoresque village de Kerhinet et de ses chaumières. Les voitures n’y circulent pas, et pour le coup les touristes semblent presque trouver normale la présence d’un cheval en ces lieux. Nous voyageons dans le temps.

Ce village, les immondices en moins, doit être le portrait de ceux qu’on trouvait encore partout dans ces régions il n’y a pas quarante ans. Des odeurs de cochon grillé et les rumeurs des discussions, que ne nul bruits de circulation ne viennent salir, s’échappent de la cour de l’auberge. Merlin se fait vendre par le patron des morceaux de viande rôtie, dont l’odeur parvient tout de même à faire saliver une certaine végétarienne. Je me contenterai de patates pour ce troisième goûter, tandis que Kinaï fait bombance de gras, les yeux exorbités.

Vous remarquerez qu’on passe nos journées à bouffer, et vous aurez raison. C’est parce que nous sommes des aventuriers. Le voyage ouvre indéniablement l’appétit, et je ne sais pas, c’est aussi une façon de marquer les étapes dans notre corps. Pardonnez-moi cette mauvaise métaphore, mais nous « goûtons » ainsi les lieux traversés.

Par ami des chevaux : le 19/01/14 à 10:06:02

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 Excellent! vraiment!

Par tipouni : le 19/01/14 à 15:41:47

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 mais quel bonheur que ce post ! il est dans la même lignée que celui de tianma (je crois) qui avait relaté son périple Loire /Gironde...vivant, pertinent, drôle ... et du coup, quel dommage qu'il soit discrètement mis sur le forum rando !

continue, on est partis avec toi, avec vous, on a juste envie de continuer à vous accompagner ...

Par Danae : le 19/01/14 à 16:09:27

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 Merci Ami et Tipouni !

Tu crois que tu peux retrouver ce post de la rando Loire Gironde ? Je l'avais lu à une époque mais je n'arrive pas à remettre la main dessus, et quand j'aurai fini ça ce sera un plaisir de le relire !

Pour ce qui est de l'avoir posté ici, je préfère ce forum à l'autre, les posts y tournent trop vite à mon goût !

Je me remets au boulot ! Yeepeee

Par tipouni : le 19/01/14 à 16:12:39

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 vais essayer de le retrouver ...

Par tipouni : le 19/01/14 à 16:15:30

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Par Danae : le 19/01/14 à 17:45:10

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Cool ! \o/ Merci beaucoup !

Par ClementineAD : le 19/01/14 à 18:40:56

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 Merci de partager cette expérience, qui a pour moi un goût de rêve....

Par Danae : le 19/01/14 à 19:09:48

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Merci à toi Clémentine !

Les rêves se réalisent, parfois On a pas eu besoin de grand chose à part notre volonté de le faire, et de le faire bien ! Ça n'a pas coûté très cher non plus, on a juste explosé notre budget bouffe du mois, mais c'est tout

J'espère que tous ceux qui le désirent pourront un jour vivre la même chose !

Par Danae : le 19/01/14 à 19:11:30

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 Nous descendons sur Sandun avant d’obliquer à l’ouest pour atteindre un lac conséquent, qui constituait notre but de la journée. Merlin est repris par le démon de la pêche ; de plus, la carte indique un dolmen que nous avons envie de voir. Cette étape de notre voyage nous voit ralentir notre progression, au profit de séjours prolongés dans les endroits qui nous auront plus. Nous passerons ainsi trois nouveaux jours sédentaires, séduits par les abords calmes de ce lac, absolument tranquilles dans un paysage seulement peuplé d’oiseaux. Nous sommes en vacances après tout, et nous avons envie de ralentir la progression, pour goûter un peu de calme.

Nous découvrons le lac avec une stupeur émue face au paysage d’une douceur étrange. Son niveau est bas, comme le prouvent à l’évidence les berges de limon craquelé, qui s’étendent sur vingt mètres jusqu’à la lisière du sous-bois. En tentant d’approcher l’eau pour faire boire Eden, nous sommes surpris par la couche de boue craquelée qui cède sous le poids de ses sabots, tandis qu’il s’enfonce jusqu’aux jarrets. Il se tire de là d’un coup de reins, et nous nous éloignons prestement jusqu’à la bordure sèche et sans danger. Je ne l’approcherai désormais plus de l’eau, quitte à lui porter des seaux d’eau toutes les heures. Malgré cet incident, le lieu nous séduit. Aux abords du sous-bois tout proche, des herbes dures, mêlées à un gazon sauvage et à des fleurs de marais inconnues envahissent peu à peu la berge craquelée, qui s’abaisse doucement jusqu’aux abords de l’eau limoneuse. Au fil des trois jours que nous passerons dans ce bel endroit, nous verrons de jeunes herbes envahir peu à peu les boues qui sèchent lentement, créant une péninsule, étroite langue de terre qui s’avance presque au milieu du lac. A cet endroit, un grand rocher domine les eaux, véritable perchoir à pêcheurs.

Nous installons le bivouac à l’orée du sous-bois, à quelques centaines de mètres de ce rocher. Nous décidons de rester un moment, c’est pourquoi nous prenons le temps de construire une ligne d’attache correcte à Eden. En effet, ce n’est pas si simple ; les arbustes de l’orée du bois ne permettent pas de tendre une ligne parallèle à cette dernière, car l’herbe n’y est pas suffisante. Hors, pour tendre une ligne perpendiculaire à la lisière, garantissant un bon accès à l’herbe, nous avons besoin de planter un poteau. C’est bientôt chose faite, grâce à la dextérité de Merlin qui parvient à couper un jeune arbre et à tailler son tronc efficacement, pour pouvoir le planter solidement. Nous consolidons sa base avec des cales faites de grosses branches. Bientôt Eden peut brouter tout son saoul les herbes ligneuses qui semblent constituer un excellent fourrage.

Comme le temps s’alourdit peu à peu, bien que le ciel demeure encore clair, nous jugeons bon de planter la tente. Elle nous servira le lendemain, pour la toute première fois après presque 20 jours de nuits à la belle étoile. Nous étions bénis.

Une fois le campement monté et Eden sec et tranquille, le nez par terre et ne s’occupant plus de nous, nous filons avec Kinaï et Pouletto vers ce joli rocher qui semble attendre qu’on se poste sur son dos. Merlin lance son fil pour sonder les eaux, et me parle des courants sculptant les fonds, des poissons de vase mangeurs d’herbes qu’on appâte au ver avec un hameçon plombé, ou des anguilles qui mordent à la nuit tombée. Il essaie de tenter les sandres et les brochets à la cuiller. Nous avons appris d’un panneau d’informations que des esturgeons protégés vivaient dans ces eaux, qu’il est obligatoire de relâcher si l’on en pêche.

Par Danae : le 19/01/14 à 19:12:24

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 Dès le lendemain, le temps se couvre, et nous prépare les premières vraies pluies de notre périple.

Regarder mon amoureux pêcher sous le ciel dont le bleu s’adoucit comme le soleil décline est un vrai bonheur. Kinaï se roule dans le sable et se trempe vaguement les pattes, tandis que Pouletto mange des trucs qu’il n’identifie même pas. Le soir s’approche dans une paix parfaite, tandis que les oiseaux de marais aux longues pattes et au vol de dragons décrivent des courbes au-dessus des eaux. Je vois passer des spatules, des aigrettes blanches au geste léger, des hérons qui poussent leur cri rauque et surréaliste. Nous apercevons également des ibis, extraordinairement exotiques dans ce paysage avec leurs plumages rouges ou blancs, comme tout droit sortis du Nil. Nous apprendrons bientôt qu’ils se sont enfuis de la volière d’un petit zoo local voici quelques années, et se sont parfaitement adaptés à l’environnement de la Brière. Passent des oiseaux dont je ne sais même pas le nom.

Bientôt Merlin sort de l’eau une petite carpe, puis une anguille de belle taille. Nous les mangeons au souper, directement cuites sur le rocher où nous avons transféré de quoi préparer le repas ; et je fais la fine bouche devant la chair de la carpe, grossière, à l’arrière-goût de vase. Merlin n’a pas mes scrupules. « J’ai faim, et c’est du poisson. Ça se mange. » Je savoure autrement l’anguille, simplement grillée dans du beurre. Pas besoin d’assaisonnement pour ce poisson à la chair gouteuse et forte.

Nous nous endormons auprès d‘Eden, pour notre dernière nuit à la belle étoile avant le temps des orages, les mêmes qui jetteront sur Rennes des trombes d’eau pendant deux jours de fin du monde.


Par cocolabricot : le 19/01/14 à 19:37:34

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 moi aussi ce blog m'avait bien servi! J'ai aussi eu beaucoup de tres très bons conseils sur le blog des randonneurs et voyageurs a cheval par monts et par vaux, vive la rando kanak ...

Par Danae : le 19/01/14 à 19:43:22

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  Et la suite !
Jour 19
La chaleur s’est alourdie jusqu’à nous parler de pluie. L’atmosphère devient chargée, la brise est tombée et les feuillages se tiennent immobiles dans l’air qui s’électrise lentement. Nous sommes tendus et excités, attendant dès midi le dénouement orageux de ces vingt jours de chaleur croissante.

Merlin revient d’une balade avec une pleine récolte de grosses moules d’eau douce. Leurs coquilles sont grandes comme la main, et on trouve qu’elles ont l’air délicieux. Une grande casserole d’eau salée est mise à bouillir illico, et nous mettons quelques moules à cuire, pour voir. Echec total. Une fois cuits, ces trucs sont à vomir. On dirait de la vase, en plus gluant. Même Pouletto n’en voudra pas, et nous balancerons le reste à la flotte, en souhaitant bon appétit aux anguilles.

Merlin retourne pêcher sous le ciel qui s’assombrit doucement. Je passe des heures à le regarder faire, ou à jouer avec Eden, Kinaï et Pouletto. Cette dernière à découvert avec enthousiasme les hautes herbes où vivent des sauterelles et crickets, et passe ses journées à chasser. Quand nous essayons de l’attraper et qu’elle n’est pas d’accord, elle se tire vers ses gueuletons à grands bonds, c’est pourquoi nous lui avons attaché une longue ficelle à la patte, qu’elle traîne derrière elle, toujours libre cependant. Ça permet de mieux la repérer quand elle est perdue dans les herbes, et qu’on voit la cordelette glisser en bruissant. Mon jeu préféré du jour consiste à prendre le bout de cette ficelle, la tenant ainsi en laisse, et de marcher derrière elle en levant un max de sauterelles, qu’elle bouffe immédiatement. A un moment je la vois attraper un criquet ENORME, facilement long comme le doigt, et comme je me précipite pour voir ça de plus près Pouletto se tire vite fait, avec des gestes de dinosaure fou, croyant que je veux lui piquer sa proie. Je la regarde fascinée débiter la bestiole et l’avaler par gros morceaux. Quand je lui tâte le jabot, il est plein de morceaux d’insectes qu’on voit presque en transparence. Je suis dégoûtée et fascinée comme un gosse de cinq ans qui coupe des vers de terre.

Bientôt Pouletto ronronne, les yeux mis clos et l’air du plus heureux des poulets. Quand elle est vraiment heureuse, au lieu de se coucher en boule comme une poule normale, elle a pris l’habitude de se VAUTRER, les pattes sur le côté, et une aile à demi dépliée en appui. Il ne lui manque plus que des Rayban et un cocktail.

Pendant que des nuages bleus roulent doucement sur l’horizon, la tension dans l’air augmente jusqu’à aplatir les eaux du lac qui se mettent à frémir, comme la peau d’un cheval nerveux. Le ciel pèse sur nos têtes. Bientôt une bise rasante se lève, et l’air se met à sentir la pluie. Les premiers rubans mauves s’abattent sur le monde au nord, pendant que Merlin qui s’est éloigné le long des rives, se bat avec une carpe de 20 kg, qu’il sortira de l’eau triomphant, avant de la relâcher.



Eden ne semble pas trop gêné par ce changement dans l’air, et s’applique simplement à tendre sa ligne au maximum pour atteindre les herbes qu’il n’a pas encore mangé. Encore un exercice de musculation inattendu. Je passe de longs moments à lui couper du fourrage pour éviter qu’il ne se rabatte sur les arbres, dont j’ignore l’essence.




Message édité le 19/01/14 à 19:40

Par Danae : le 19/01/14 à 19:45:18

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Puis l’attente s’achève et le ciel s’abat sur nous. J’ai depuis longtemps emballé nos affaires sous les ponchos et les sacs poubelles. Merlin rapplique au galop, la canne à la main, et nous nous planquons sous la tente pour regarder tomber la pluie. Nous avons rentrés Kinaï et Pouletto avec nous, et ils se disputent la meilleure place sur les fourrures. C’est Pouletto qui gagne, bien entendu. Kinaï a très peur de ses coups de becs, qui visent expressément sa truffe.

Les premiers éclairs fusent, superbes et terribles, et nous comptons les battements de cœur avant le tonnerre, qui éclate, et nous fait baisser la tête, terrifiés et ravis. Nous adorons les orages. Eden fait tout de même une drôle de tête, et essaie d’avoir l’air de manger tranquillement, alors qu’il est inquiet. Il ne perd son calme qu’une fois, quand éclate un roulement de tonnerre plus puissant que les autres, qui nous donne l’impression que le monde se déchire. Il part comme une flèche, cassant net le raccord de sa longe, et se tire vers les herbages de la berge à quelques dizaines de mètres. Il se laisse rattraper sans chichis, la bouche pleine de fourrage, l’air de dire : « Moi peur ? Mais non, tu vois bien que je mange. » La pluie s’abat vraiment une fois que je l’ai rattaché, et plus question de sortir pour le moment. Pendant vingt minutes elle tambourine à toute force sur la toile, et même Eden se tient immobile, attendant l’accalmie, qui ne se fait guère attendre.

Le reste des orages passera au-dessus de nos tête tout le jour et la nuit durant, sans plus lâcher une seule goutte, ou presque. Nous sommes vernis. Pendant ce temps Rennes essuie les pluies les plus dévastatrices depuis des décennies. Quand le temps se calme, nous retournons pêcher sur le rocher de Merlin, qui sèche à toute vitesse dans l’air lourd. Kinaï reste peureusement planqué dans les fourrures, estimant que le monde présente un taux de mouillé encore ingérable pour l’heure.
J’admire le ciel sans parler, à moitié saoule de beauté. Le monde nous terrasse, parfois.



La pluie tourne autour du paysage sans revenir vers nous. Les poissons ont commencé à s’exciter, rendus agressifs par le temps. Merlin regarde les brochets sauter d’un œil étréci.

Notre voyage prend un tour différent. Nous faisons un peu moins les idiots, terrassés d’admiration face au ciel qui fait le gros dos, et nous dévoile des mondes dans les nuages creusés par les vents d’altitude. Nous sommes au spectacle, et même mieux, nous SOMMES le spectacle. Le monde ne nous semble plus extérieur à nos êtres, mais nous touche peau à peau comme l’eau dans laquelle on nage. Notre peau semble moins imperméable, et nous sentons dans nos corps des mouvements inconnus remuer nos âmes.

Nous sommes le monde, disait Giono. Pardonnez cette crise lyrique, mais il avait drôlement raison.

Comme le soir s’approche, nous infiltrons discrètement le camping le plus proche chacun notre tour, avant de revenir regarder la nuit tomber sur les eaux du lac. Merlin attrape un sandre, poisson inconnu pour moi, qui est immédiatement tué et cuisiné au miel et beurre. La chair des carnassiers a décidément un goût spécial, carné, différent à chaque fois.

Les animaux nourris, chacun ayant eu sa dose de câlins à tour de rôle, nous nous apprêtons à passer notre première nuit sous la tente. Nous n’avons pas encore sommeil, et passons une bonne heure assis dans nos duvets sur les fourrures, à admirer les éclairs qui illuminent l’intérieur du ventre des nuages de suie, et jettent sur nos rétines les instantanés de cieux de fin du monde. J’aimerais pouvoir vous décrire le spectacle moins pauvrement ; les mots ne rendent rien des images que j’ai dans la tête. Les nuages étaient sombres, déchirés par le vent et gonflés de brusques éclatements de flammes. D’un coup ils éclairaient la nuit de lueurs pourpres, vertes ou dorées, et vous receviez d’un coup dans l’œil et dans votre âme les déchirements fantastiques d’un monde entier. Les minutes suivantes se passaient dans le noir, à attendre, éblouis et le cœur battant, le prochain éclair, essayant vainement de garder au fond des yeux les trésors entrevus. C’était vain, leur beauté se perdait. Mes souvenirs sont si pâles en comparaison de ce que j’ai vu cette nuit-là. Evidemment qu’on n’avait pas sommeil.

Nous dormons tous ensemble à l’abri de la toile, qu’une pluie même pas franche caressera seulement. L’entrée de la tente est gardée ouverte, afin de pouvoir surveiller Eden en toute tranquillité. Mon sommeil est sans rêve, autant que je me rappelle. De quoi peut-on rêver après ça ?




Par Danae : le 19/01/14 à 20:22:20

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Cocolabricot, pour trouver ton blog, je tape "rando kanak ?"
Moi aussi je veux le lire

Par cocolabricot : le 20/01/14 à 17:49:40

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 vivelarando.kanak.fr faut s'inscrire pour pouvoir acceder et ecrire sur tous les forums et sujets... c'est vraiment des randonneurs et voyageurs chevronnés pour la plupart du coup vraiment de très très bon conseil!

Par lysterre : le 20/01/14 à 18:38:32

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 alors je te passe le bonjour enthousiaste de l'auteure du site et du coup elle a commencé à lire..et trouve excellent la partie fauconnerie avec une poule !
elle n'a pas de compte sur 1 cheval...sur d'autres forums oui.

et c'est elle aussi la peintre de mon avatar..un tableau inspiré de photos de mon trotteux..,tableau qui est chez moi bien entendu

j'ai une personne qui n'est pas cavalier du tout ,plutôt motard mais qui m'a dit s'être régalé à te lire..

nous attendons la suite

et je note de cuisiner le poisson au miel...jamais testé..


Par lysterre : le 20/01/14 à 18:40:07

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 coco...je vais aller voir ce site...pour moi kanak..cela a une consonance nouvelle Calédonie

Par Danae : le 20/01/14 à 21:48:39

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 Coco => inscription immédiate et perte de temps (quoique pas vraiment !) enclenchée !! C'est cool, je découvre des nouveaux trucs, muhuhu

Lystère, merci d'avoir passé le mot ! Tu lui diras que sa peinture est Et je sais de quoi je parle, je suis peintre aussi, je sais reconnaître du très très bon boulot

t'as des supers copines dis donc

Pour le poisson au miel : tu fais fondre du beurre et des échalotes, puis le poisson. Une fois que tes échalotes ont doré, tu balances le miel et les épices (paprika, muscade, cinq épices, thym, ou ce que tu veux qui aille avec le "chaud", un peu de citron vert sur la fin et roule ma poule. Avec une petite compote de pommes maison pas trop sucré, c'est juste terrible

Fin de la parenthèse bouffe (évidemment j'ai faim maintenant) ; je me remets au boulot.

Par Scooper : le 21/01/14 à 13:34:10

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37 remerciements
Dire merci
Super récit très bien rédigé. J attend avec impatience la suite

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