Poulain 6 mois= commencer à bosser?
Sujet commencé par : mateos - Il y a 59 réponses à ce sujet, dernière réponse par syrius1 personne suit ce sujet
Par mateos : le 28/08/09 à 13:31:12
  Déconnecté | A partir de quel age, ici en l'ocurence combien de mois peut on commencer à éduquer un poulain ( naissance vous me direz) Mais je veux dire, marcher en longe, petit travail en liberté comme respect des distances, tourner les hanches, ceder a la pression... |
Par flooded : le 16/12/09 à 14:53:54
| Déconnecté | Tout dépend de ce que l'on met derrière les mots en effet. Un cheval est en permanence attentif, mais un apprentissage nouveau peut lui demander un gros effort, souvent plus au niveau émotionnel. Si l'on prends trop de temps parce que l'on n'a pas su évaluer correctement l'effort que l'on demande ou notre capacité à bien présenter les choses, au bout d'un moment le cheval perdra sa bonne volonté et ne sera plus réceptif, et si l'on insiste il se braque. Maintenant en effet l'on peut avoir une activité commune longue avec un cheval tant que l'on reste dans du connu, un poulain bien manipulé peut être en contact de l'homme une heures sans se lasser, par exemple le temps d'aller le licoler dans le pré, le ramener à l'écurie, le brosser, le travailler un petit peu, le nourrir, et le ramener, il peut s'écouler une heure sans que ça n'ait de conséquences si chacune de ces petites choses est déjà bien acquise pour le poulain. |
Par syrius : le 16/12/09 à 15:08:44
| Dire merci | En effet... On fait par exemple régulirement des séances de 3/4 d'heure avec les poulains de 8 mois. sur cette séance (une seule séance!), on va leur apprendre à marcher sur un drap, sur une bache puis sur une palette. chaque étape est mesurée de façon à ce quelle ne soit pas émotionnellement compliquée. car c'est plus le stress que la concentration qui fatigue un poulain. a chaque étape, on caresse, on récompense, donc la concentration se relache quelques minutes. cela suffit à reposer le poulain. bien sûr, cela fonctionne si le poulain sait déjà marcher en longe correctement, respecter les distances, etc etc... sinon, c'est trop compliqué, il prend peur, stresse, peut se braquer. |
Par flooded : le 16/12/09 à 15:14:55
| Déconnecté | Voilà, je suis complétement d'accord avec toi. Sinon j'essaye aussi beaucoup de créer des situations où le poulain apprends seul, par exemple je ne leur apprends pas à marcher sur une bâche, mais ils sont habitués aux bâches parce qu'on est souvent amener à en manipuler (pour couvrir le foin par exemple) près du paddock, et de temps en temps on place une bâche au milieu de la carrière avec un peu de grain dessus, et on les laisse se débrouiller. Même chose pour le van, on place le van dans la carrière et ils se débrouillent avec quelques semaines. |
Par SDE : le 16/12/09 à 19:01:31
| Déconnecté Dire merci | Griblohr surveiller les prédateurs je n'appelle pas ça "se concentrer".  quand un cheval travaille, il est 100% à l'écoute pendant 3 min, 5 min, (jusq'à la pause suivante) quand un cheval est au pré, il mange, et de temps en temps il prend 1 ou 2 secondes pour jeter un coup d'oeil circulaire, ou bien 5 sec pour observer un mouvement suspect, puis reprend son activité, c'est quand même moins fatiguant non ? D'ailleurs les chevaux perpétuellement "sous pression", dans des environnements mal adaptés, stressants pour eux, finissent vite par être malades, car justement ils n'ont pas la possibilité de cesser de se concentrer sur les stimuli qui les agressent. Pour mon expérience je commence à travailler un poney de 2 ans et demi, jamais sorti du pré auparavant, et pour lui 10 minutes de concentration c'est déjà bien. (pauses inclues) mais le temps de "travail" s'allonge au fil des leçons et selon l'activité (15 min de promenade sont plus faciles que 1 min à l'attache) |
Par griblorh : le 16/12/09 à 19:10:31
| Déconnecté | ah moi j'ai pas d'opinion, je constate juste la contradiction entre l'idée répandue que tu rappelles selon laquelle les cvx ont un temps d'attention/concentration limitée et ce qu'écrit (et répète) EC: "le cv, contrairement à l'homme, peut soutenir son attention pendant très longtemps, pour ne pas dire qu'il est attentif en quasi permanence: en effet, à l'état sauvage,il doit sans arrêt avoir les sens en éveil, surveiller son environnement, les éventuels prédateurs, ses congénères dominants... Un cv, qu'il soit jeune ou vieux, peut donc soutenir son attention au travail pendant plusieurs heures d'affilée sans se fatiguer, si tant est qu'on puisse l'accompagner en soutenant la nôtre: en ce qui nous concerne, il semble que nous soyons incapables de soutenir notre attention plus de 45 minutes..." j'ai été étonnée moi même à cette lecture, dans son dvd elle le répète... mais à la réflexion je pratique le clicker avec ma petite depuis qu'elle a 18 mois, et c'est vrai que ce n'est pas la baisse de son attention qui nous fait arrêter les séances... |
Par flooded : le 16/12/09 à 21:09:03
| Déconnecté | Ce n'est pas parce que les chevaux sont capables de quelque chose que c'est nécessairement positif et intéressant de le faire. Une chose importante que l'on apprends dans le PNH est de bien dissocier les moments où l'on demande l'attention du cheval et celui où on lui dit qu'il peut relâcher son attention. Les gens qui ignorent ce concept et qui maintiennent involontairement le cheval tout le temps "aux ordres" provoquent chez leur cheval des niveaux de stress importants qui provoquent à la longue des problèmes comportementaux. Maintenant chacun fait comme il le sent. |
Par Darius : le 16/12/09 à 21:33:40
| Déconnecté | J'ai retrouvé en partie chez Gossin une certaine notion d'attention. "Bien entendu elle varie avec le sujet et avec l'éducation; mais on peut constater qu'un cheval n'est pas capable de fixer très longtemps son attention sur un même sujet. A cet egard on peut dire qu'il se comporte comme l'enfant d'age scolaire dont la possibilité d'attention ininterrompue n'excède pas un nombre de minutes limité. Elle pourra être prolongée lors d'un exercice qui ne nécessite pas une grande concentration, et sera plus brève dans le cas contraire. Par contre, l'esprit d'observation, qui n'est qu'une mobilisation momentanée de l'attention, est souvent très bien développé, tout élément nouveau étant remarqué et ressenti instantanément, avec impact plus affectif que raisonné, même si le raisonnement s'y ajoute a posteriori." |
Par Ptibou82 : le 17/12/09 à 07:43:37
| Dire merci | Syrius, tu pourrais me dire dans quels posts tu avais parlé de ta méthode ? |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:40:57
| Dire merci | J'en ai parlé sur le post de Tislero (forum photo). et aussi sur le post de voyou et vendetta (forum photo aussi). Et j'ai du en parler sur le forum étho plusieurs fois, mais j'ai jamais fais de post pour expliquer "notre" méthode. |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:41:54
| Dire merci | Je peux copier/coller ce que j'ai écris sur le site de notre élevage : L'éducation des poulains : le fruit de notre expérience Pour nos poulains, le travail commence dès que l'homme est en présence. Accepter de s'écarter lorsqu'on vient le nourrir, donner les pieds, rester sage au pansage, marcher en licol pour changer de pré, monter dans un van, accepter un vermifuge... tout cela c'est du travail. L'éducation dont nous parlons ici, tout ce "travail", commence et est nécessaire du moment que l'homme intervient dans sa vie. Pour un cheval domestique, c'est très régulier, et chez nous, c'est tous les jours. Nous attachons une grande importance à l'éducation de nos poulains. Néanmoins, nous savons que pour avoir un cheval bien éduqué, il n'est pas nécessaire de commencer tôt. Le simple fait d'offrir au poulain une vie saine, c'est à dire au pré et en troupeau, permet de se fabriquer un cheval qui sera facile dans son rapport avec l'homme, même si la manipulation, ou le travail, commence à 3 ans par exemple. Pourquoi alors commencer tôt ? Certainement pas pour profiter de la faiblesse du poulain... Mais plutôt pour profiter d'une période de sa vie où le poulain se construit, construit ses habitudes, sa sociabilisation, sa sensibilité, ses gouts. En intégrant l'homme tôt, en respectant sa vraie vie de cheval et en gardant à l'esprit que pour construire une relation, il faut que cela soit agréable pour lui et pour nous, il est possible d'éveiller le poulain à sa future vie de cheval domestique. |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:42:14
| Dire merci | Sur les photos suivantes, vous verrez Tislero, notre étalon, de 15 jours à 2 ans : un bon exemple de travail du poulain : Attention, ces photos ne représentent qu'une partie du travail réalisé avec lui, car en plus d'être un "cheval de loisir", c'est un étalon, donc un paramètre à prendre en compte dans son éducation, et en plus, nous avons poussé le travail en liberté très loin (travail de spectacle ou axé "éthologie appliquée"  . Cette partie n'est pas détaillée ici, car ce n'est pas indispensable pour tous les poulains à notre sens. |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:44:58
| Dire merci | Tislero chez son naisseur a connu l'homme depuis le jour de sa naissance. Les premiers contacts sont axés autour du bien être que nous pouvons lui apporter, comme les gratouilles. Le pansage, donner les pieds, puis le licol sont intégrés progressivement et lors de toutes petites séances de travail qui ne seront jamais vécues comme une contrainte.La présence de la mère, respectueuse et aimante avec l'homme, est un atout considérable. Lorsqu'arrive le sevrage, le poulain connait toutes les manipulations de base et est confiant envers l'homme. Il sait marcher en longe et monter dans le van, rester à l'attache et n'a pas peur du maréchal ferrant.  Message édité le 17/12/09 à 13:47 |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:42:55
| Dire merci | Les mois qui suivent le sevrage sont l'occasion de découvrir le monde extérieur. La vie domestique offre un pannel de curiosité et le poulain apprend non seulement à écouter l'humain, mais en sommant les expériences positives, il peut de lui même proposer de nouvelles choses. Lors de son premier hiver, à moins d'un an, Tislero travaillait en moyenne 1h par semaine : balades en main, franchissements, il est à l'aise et ne montre pas de signes d'inquiétude face à la nouveauté. Il acquiert une certaine autonomie et réfléchit avant d'agir.  |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:43:23
| Dire merci | Le printemps suivant, le travail continue et on peut jouer à compliquer les choses, en gardant à l'esprit que tout doit être ludique. Il ne faut jamais lasser un poulain en rabachant ce qui est acquis ou au contraire en le submergeant de nouveautés. Tis a aussi commencé le travail en longe mais avec une extrème parcimonie. Et puis ça y est, il est prêt. Ce qui est acquis à la maison dans un environnement connu et calme peut commencer à être reproduit à l'extérieur. C'est l'occasion de participer à son premier concours de Qualifications Loisirs, ouverts à tous les chevaux de 1 et 2 ans. Le travail porte ses fruits puisque même là, Tislero est calme et à l'écoute. Quelques stages de travail à pied permettent de cerner les imperfections et c'est encore une fois l'occation de valider les acquis. Les sorties sont même l'occasion de baignade ! Et dès que la morphologie le permet, on peut mettre la selle... (mais pas le cavalier, la croissance est loin d'être finie!) A 2 ans, Tislero est un futur cheval de loisir prometteur !  |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:43:43
| Dire merci | Ce qu'il faut garder à l'esprit : - Nous n'abordons pas ici le mode de vie du poulain : cela est détaillé longuement sur le site de l'élevage à divers endroits. - L'avancement du travail doit se faire sans heurt, sans blocage, et sans défense. Sinon, c'est qu'on est allé trop vite, trop fort, sans écouter le poulain. Il faut faire marche arrière et une sérieuse remise en question est nécessaire. - L'âge du poulain n'a pas d'importance. Cela peut commencer avant le sevrage ou après, ou même à 3 ans. Même si nous préferons commencer tôt parce que nous avons le temps de le faire, la seule limite d'age semble être que toutes ces étapes doivent être intégrées AVANT la période fatidique du débourrage. - Un poulain est un cheval en croissance. Certains exercices peuvent être difficiles à réaliser (ex : prendre le galop en cercle) ou être néfastes pour sa santé (ex : sauter trop haut ou trop fréquement). - Le travail ne doit pas effacer tous les autres moments à partager avec lui : les moments d'intimité assis au milieu du pré, les séances de grattages, ou le simple fait de le regarder brouter, sans rien faire d'autre.  |
Par syrius : le 17/12/09 à 13:49:34
| Dire merci | voilà ! ce que j'explique là s'applique surtout aux poulains qui connaissent l'homme depuis la naissance. Le travail est légerement différent avec des poulains sauvages qu'on récupère après sevrage. mais c'est le travail des poulains sauvages qui est le plus formateur, c'est avec eux qu'on a le plus appris, et de loin ! |
Par Ptibou82 : le 18/12/09 à 13:19:08
| Dire merci | Merci Syrius  |
Par dejavu : le 20/12/09 à 19:51:11
| Déconnecté Dire merci | EC dit vraiment des bêtises plus grosses qu'elle... être réactif en permanence n'est pas être concentré. De plus un cheval vit en groupe justement pour pouvoir passer le relai à l'autre en ce qui concerne la surveillance de ce qui se passe. |
Par syrius : le 21/12/09 à 08:51:37
| Dire merci | Oui je pense qu'il faut faire une différence entre etre attentif, etre réactif, etre concentré, etre connecté... Mais je maintiens quand même qu'un poulain peut "travailler" plus de 5 minutes par semaine... et que faire une séance d'une heure par jour ne me choque pas (même si je ne fais pas du tout une heure par jour tous les jours...), du moment que le poulain est écouté, que les pauses sont faites, et qu'on garde à l'esprit de ne pas aller trop loin. |
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