Violences faites aux femmes
Sujet commencé par : glute - Il y a 28 réponses à ce sujet, dernière réponse par julykaPar glute : le 25/11/11 à 09:23:02
| Dire merci | Aujourd'hui, c'est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Dans un pays où le taux de mortalité des femmes subissant des violences augmentent, il est plus que tant de réagir et de les soutenir  Parallelement, c'est également la journée de la jupe ;-) |
Messages 1 à 28, Page : 1
Par glute : le 25/11/11 à 09:23:35
Par glute : le 25/11/11 à 09:24:03
Par glute : le 25/11/11 à 09:40:34
Par glute : le 25/11/11 à 09:50:07
| Dire merci |     Message édité le 25/11/11 à 09:49 |
Par Vanessa14 : le 25/11/11 à 09:58:56
Par Tessa : le 25/11/11 à 10:19:54
Par julyka : le 25/11/11 à 10:20:52
Par DQR33 : le 25/11/11 à 10:26:22
  DéconnectéDire merci | Je ne nie bien évidemment pas ce "fait de société" et approuve pleinement tout ce qui peut faire diminuer ce fléau... Mais c'est plutôt une remarque générale de ma part, ne touchant du reste pas que ce fait : "Dans un pays où le taux de mortalité des femmes subissant des violences augmentent" Il est dommage que l'on ne puisse pas faire la part des choses : ces violences ont toujours existés, mais est-il possible qu'elles augmentent en partie parce qu'elles sont plus "dépistées" qu'auparavant et que l'on en parle plus, et le fait qu'on en parle plus n'a-t-il pas une influence justement sur cette augmentation ? Encore une fois, c'est une question d'ordre plus général... EDIT : (Si vous jugez que mon intervention n'a pas lieu d'être ici, je demanderais aux modos de la supprimer...) Message édité le 25/11/11 à 10:25 |
Par Tessa : le 25/11/11 à 13:25:00
| Dire merci | Bien sûr on en parle plus mais surtout on ne trouve plus ça "normal". J'ai été ce qu'on appelle un peu péjorativement, avec une bouche pointue: "une femme battue". Ma belle-mère, rapidement au courant, a refusé de m'aider: "mon mari a essayé aussi, je l'ai remis à sa place"... Ben, elle faisait 1/2 tête de plus que son mari et lui prenait 15 kg. J'ai essayé sa méthode, après tout, elle connaissait son fils... Pas besoin de préciser que je l'ai payé cash. Mes voisins ont été témoins de scènes de violence, ils m'ont vue jetée littéralement dehors, le visage couvert de sang... Ils ont détourné la tête et quand ils m'ont croisée par après, ils ont fait semblant de rien. Il a fallu que mon père arrive en pleine "crise", qu'il se rende compte du problème et qu'il m'embarque pour que cela cesse. On dit tous "moi, si il me touche, je me casse tout de suite". Sauf que ce n'est pas vrai du tout. C'est bien plus insidieux. Avant les coups, il y a toute une destruction mentale qui fait que quand les coups arrivent, on n'est pas du tout en état de réagir. Et après, il y a toute une culpabilisation: c'est de notre faute si il s'est fâché... Il pleure, il s'excuse, il dit "il n'y a que toi qui peut m'aider", mais il rajoute "m'enfin, tu aurais pu éviter de mettre cette robe/de préparer ce plat/de me dire ça/... Mon pire souvenir, ce n'est pas les coups... C'est quand il rentrait le soir et qu'il cherchait ce qui pourrait déclencher sa colère... Ca pouvait être une bêtise du chat, un pli dans le tapis,... N'importe quoi... |
Par Sahel46 : le 25/11/11 à 13:47:32
| Dire merci | Tessa, ton témoignage me fait mal aux tripes.  Effectivement, les violences sont partout. Je connais une fille qui tape sur son mec... et qui use de tout ce que tu racontes pour le faire culpabiliser et dédramatiser... ça peut paraître bizarre pour certains, mais ça existe aussi...  En tous cas, c'est bien d'en parler, et merci Glute pour celles qui sont concernées, d'avoir affiché le lien  |
Par goupille : le 25/11/11 à 14:42:38
| Dire merci | oh tessa je te trouve bien courageuse d'en parler car je pense que sa ne doit pas être facile L'émission "Toute une Histoire" débat de ce sujet aujourd'hui. |
Par mihakeeper1 : le 25/11/11 à 14:52:34
| Déconnecté | Glute, Merci d'avoir fait un post dessus ! Tessa, comme tu le dis si bien, la violence physique est la partie visible de l'iceberg. La "destruction" insidieuse du psychique de la victime est quelque chose qui est encore très tabou à notre époque (dont des commentaires :"De toute façon, elle ne veut pas être aidée"  )Deux de mes tantes ont eu affaire à des hommes violents et très manipulateurs. J'étais très jeune à l'époque mais, autant je me méfiais de l'un deux (il ne "frappait" pas devant nous mais n'hésitait pas à rabaisser ma tante sur de nombreux points), autant j'adorais l'autre (amoureux "transi" de sa femme lorsque nous étions présents, super avec les enfants, etc). Dans les deux cas, mes deux tantes n'avaient aucune indépendance financière (l'une d'entre elles travaillait mi-temps mais n'avait pas de compte propre, qu'il puisse surveiller ce qu'elle faisait de l'argent), et dans les deux cas, il a été très difficile de les sortir de cette situation. Ca a pris une dizaine d'années pour la deuxième et une quinzaine pour la première. Et pourtant, mon père et mes oncles se sont rendus compte de la situation assez vite, mais mes tantes avaient perdu une bonne partie de leur confiance en elles. Elles pensaient qu'elles ne pourraient pas s'en sortir seules, qu'elles ne "mériteraient" pas l'amour d'un autre homme et j'en passe. Il aura fallu énormément de dialogue et de soutien (dois-je préciser sans jugement) pour qu'elles puissent s'en sortir. Les voir heureuses aujourd'hui, je pense que c'est leur plus belle victoire... DQR, Il est dommage que l'on ne puisse pas faire la part des choses : ces violences ont toujours existés, mais est-il possible qu'elles augmentent en partie parce qu'elles sont plus "dépistées" qu'auparavant et que l'on en parle plus, et le fait qu'on en parle plus n'a-t-il pas une influence justement sur cette augmentation ? C'est probablement l'une des raisons, oui, mais on ne peut néanmoins nier la banalisation de la violence (qu'elles soient envers les femmes ou les hommes) par une partie de la jeunesse. Je le vois tous les jours en me rendant à la gare. De jeunes couples qui s'"engueulent" en rigolant mais qui n'hésitent pas à se tordre le bras pour marquer le coup. Ou jeunes femmes qui discutent dans le bus de leur dernière bagarre avec leur homme... Tout cela semblat parfaitement "normal" pour elle. Bref, pour moi, c'est toujours d'actualité... |
Par DQR33 : le 25/11/11 à 14:56:54
| Déconnecté Dire merci | (Bien sûr on en parle plus mais surtout on ne trouve plus ça "normal"., tu as effectivement raison pour le sujet qui nous intéresse ici) Et +1 avec goupille |
Par roro : le 25/11/11 à 15:01:10
| Dire merci | pour rejoindre Tessa, facile d'en parler tant qu'on n'est pas "dedans", soit en témoin soit en victime j'ai été témoin de violence conjugale (mes parents d'abord, mon père buvait) divorce à l'amiable par la suite et un couple pour lequel je travaillais au Canada, de rage et frustration/jalousie, (dans la maison où j'habitais) et j'ai été témoin, appelé les flics etc. Le soir du 24 décembre, première crise de sa part, elle n'a pas porté plainte malgré ma demande. Une semaine plus tard le weekend d'après, rebelote, (il vivait à 3h de route de la maison) violence verbale, physique et viol, j'ai fait venir la police ! lui a nié le tout, je l'aurais buté ! (pas très fière, mais c'est le sentiment que j'avais à ce moment-là) 3 semaines plus tard, la soirée inoubliable dans son déroulement des faits, commencé à 18h au moment de mon départ, elle avait invité un ami commun pour ne pas "être seule avec lui", puis s'ensuit jusqu'à 2 heures du mat, je pourrais écrire un bouquin là-dessus, pire qu'un polar ! Il a attendu ma rentrée pour y aller (un ami est venu au pub me chercher pour me dire de rentrer en urgence) ! jusqu'à la violence, dans la cuisine, avec moi en témoin, et la totale et sans oublier la gamine qui était dans sa chambre à chaque fois !. Il a passé sa nuit en prison, procès s'en est suivi. Elle a rétracté ses charges contre lui (sergent à l'armée canadienne, il aurait tout perdu) On a aussi eu pendant cette période des menace de mettre un boulet dans chaque tête de la maison, j'ai cherché les flingues longtemps sans les trouver. ça s'est déroulé de octobre à mon arrivée à février tout ça, quand il y a eu verdict et interdiction de s'approcher de la maison. la raison : elle voulait le divorce, lui refusait qu'elle puisse vouloir devenir libre et pouvoir refaire sa vie ! il a cherché "l'amant" et a trouvé toutes les excuses, idem le fait que "je ne disais rien" sur les faits et gestes de sa femme ! les raisons sont multiples et toujours "valable" aux yeux de celui qui agresse. |
Par Assimilee : le 25/11/11 à 15:03:55
| Dire merci | tessa merci pour ton témoingnage  Je up ce poste. Pas que j'ai quelque chose à y dire mais juste que c'est important et effectivement de ne pas tourner le regard. Je n'ai jamais été battue Dieu merci, mais comme tu le dis je pense qu'aussi forte qu'on se crois être ca peut toujours arriver. |
Par ShaolinDeCoudot : le 25/11/11 à 15:27:03
| Dire merci | Mes deux cousines se sont fait violenter, et pourtant elles ont de fort caractéres... Une pendant 16 ans... L'autre pendant 8 ans... ! Elles se barrent seulement aujourd'hui de toutes cette merde !Leurs mecs leurs font la vie, pour avoir la garde des gosses, les font passer pour des sal**** aux yeux de tous (amis, famille)... ! Ma mère a vécu avec un alcoolique (mon père) pendant de nombreuses années, il était violent, mais pas que dans le physique, dans le mental aussi... Ils ont eu bcp d'accidents de voiture également, car mon père ne laisser jamais le volant à ma mère.. Bref ça a duré qq années, jusqu'au jour, où il a levé la main sur moi... Et que ma mère lui à lancer un ultimatum... Ca fait 16 ans environ qu'il n'a pas touché une goutte d'alcool... Ca fait 16 ans qu'on ne l'a plus vue lever la main sur quiquonc... Témoignage qui ne sert peut etre pas à grand chose. Mais je vois bien que c'est une chose qui se banalise... Et ça fait peur... Aprés certaines personnes changent... Mais d'autres font froid dans le dos...  |
Par laska : le 25/11/11 à 15:34:10
| Dire merci | Mais je vois bien que c'est une chose qui se banalise... Non, d'un point de vue historique, je soutiens DQR33. On en parle plus car on a plus de médiatisation sur ce genre de cas. Mais les cas de femmes battues ont diminué depuis les 50 dernières années, notamment avec l'affirmation des mouvements féministes et tout ce qui va de pair. Du temps de nos grands-parents ou nos arrières grands-parents, c'est normal, comme il était normal de taper ses enfants aussi. C'était une preuve de virilité... Maintenant, c'est considéré comme un crime (je crois bien que c'est récemment passé du délit au crime, comme le viol, à vérifier). Mais c'est quand même primordial que de telles journées et campagnes de prévention existent, pour encore tenter de faire régresser ce fléau |
Par Tessa : le 25/11/11 à 17:22:41
| Dire merci | Ce n'est pas (plus) difficile d'en parler pour moi. D'abord c'était il y a longtemps et j'ai très rapidement compris que je devais en parler pour les autres, pour toutes les autres. Parce que je ne suis pas "le genre à" (comme si il y avait un genre  )... j'entends encore trop souvent dire "moi, les femmes battues, je les reconnais tout de suite"... Quand je dis "ah bon?!" d'un air ferme et tendu, généralement ça leur suffit pour comprendre qu'il vaudrait mieux se taire un peu. J'ai été plus que battue puisqu'il y a eu aussi 2 tentatives de meurtre... Encore une fois, c'est très insidieux parce qu'ils sont réellement très amoureux, ce n'est pas feint. Et ils ont réellement un problème, un gros problème... qui peut parfois être résolu, avec de l'aide, parfois pas. Mais dans tous les cas, c'est une "vraie" aide, c'est pas la victime qui peut aider, jamais. La seule façon d'aider pour la victime c'est de ne plus l'être: de partir, de cesser tout contact, définitivement. Dans mon cas, j'étais jeune (18 ans), j'avais une fille de 9 mois, mon père m'a récupérée, m'a emmenée à l'hosto pour faire constater les blessures puis je suis repartie chez ma mère (à 60 km), je ne l'ai plus jamais vu. Il n'a plus jamais revu sa fille non plus, n'a plus jamais essayé... De toute façon, j'aurais fait tout pour qu'il ne puisse plus l'avoir. L'idée de la lui laisser ne fût-ce que quelques heures est tout simplement insupportable... Et à une période, je ne l'aurais pas supporté, ma santé mentale était clairement en jeu. Par contre, je ne sais pas du tout comment je réagirais si je devais le croiser à nouveau... Je sais que je suis "fragile" par rapport à des conflits violents, que je peux partir en vrille, faire ce qu'on appelle parfois des "crises de panique". Il y a un truc définitivement détruit, je peux basculer à un moment donné, je le sais. Je travaille à repousser les limites tout le temps. Par contre, la vie est belle, vraiment! je ne suis pas meurtrie, je suis différente, j'ai cette expérience qui m'a apporté beaucoup malgré tout, parce que chaque jour qui passe nous construit. Je sais aujourd'hui que je suis "indestructible", je peux survivre à tout... Je parle au niveau mental bien sûr. |
Par glute : le 25/11/11 à 17:30:08
| Dire merci | Merci Tessa pour ton temoignage et les autres contente d'avoir fait ce poste.  Merci à ma collègue, déléguée au droit des femmes de mon département de me l'avoir fait savoir ce matin et de m'avoir donné les chiffres / documentations mises plus hautJe trouve que c'est passé inapercu....il faut en parler |
Par mon ptit fidji : le 25/11/11 à 18:16:00
| Dire merci | On dit tous "moi, si il me touche, je me casse tout de suite". Sauf que ce n'est pas vrai du tout. C'est bien plus insidieux +100000000000 moi le "tout de suite" a duré 7ans |
Par jyg : le 25/11/11 à 18:21:28
Par mon ptit fidji : le 25/11/11 à 18:22:33
| Dire merci | punaise tessa comme tes paroles sonnent vraies :je ne suis pas meurtrie, je suis différente, j'ai cette expérience qui m'a apporté beaucoup malgré tout, parce que chaque jour qui passe nous construit. Je sais aujourd'hui que je suis "indestructible", je peux survivre à tout... Je parle au niveau mental bien sûr. j'ai dit à peu près la meme chose il y a quelques jours on m'a parlé de "résilience" et à mon avis si je suis résiliente..toi aussi |
Par Tessa : le 25/11/11 à 20:45:33
| Dire merci | Oui, c'est bien possible! J'ai fait le "boulot" toute seule, sans pro... Tous les jours, je me lève et je suis mieux que la veille: j'ai grandi. J'ai regardé une émission bête (je ne sais plus ce que c'était), ils interrogeaient un gros tatoueur américain... Le gars a dit "tous les matins où je me lève, c'est déjà une bonne journée: je suis sur mes 2 pieds". Waouw, jolie philosophie, j'aime bien. |
Par mon ptit fidji : le 25/11/11 à 20:47:29
| Dire merci | moi aussi mais j'ai mis du temps.. et je suis assez d'accord avec le gros tattoueur américain |
Par Tessa : le 25/11/11 à 20:48:25
| Dire merci | 7 ans???  J'ai tenu 9 mois... Mais il faut dire que si je suis partie c'est parce que mon père a débarqué... Je ne sais pas comment j'aurais pu partir autrement. Cela dit, il y avait un autre problème que la violence, je pense qu'il aurait réellement fini par me tuer. |
Par mon ptit fidji : le 25/11/11 à 20:58:04
| Dire merci | moi il a quand meme dit à ma mère qu'il allait me tuer..je suis partie quand j'ai trouvé un couteau long comme mon avnt bras sous son oreiller |
Par Sabah : le 25/11/11 à 21:01:33
| Dire merci | Je tiens à participer à ce post, pour son importance...tout simplement. Ton témoignage Tessa, me touche réellement. Je ne suis pas dans le cas et je ne connais personne dans le cas autour de moi. Peut-être que je ne le sais pas, peut-être que je ne le perçois pas. Je comprends tout à fait le côté insidieux dont tu parles. Je ne sais pas comment je réagirais non plus, je pense, effectivement qu'on ne peut pas jurer "à moi, ça n'arrivera pas"... |
Par julyka : le 29/11/11 à 11:56:51
| Dire merci | Je fais remonter ce post car je trouve qu'il le mérite... Je n'ai jamais été confrontée de manière directe avec la violence faite aux femmes mais une relation de quelques mois très toxique avec un jeune homme fou amoureux et légèrement déséquilibré m'a ouvert les yeux sur la rapidité avec laquelle on peut se retrouver dans une situation violente, sans rien avoir eu le temps de voir venir... Et j'ai quelques connaissances qui sont sont également fait pourrir la vie par des pervers narcissiques... ça aussi, c'est de la violence psychologique très grave et insidieuse... S'agissant justement des profils de victimes des pervers narcissiques, il est reconnu que ce genre d'hommes recherche justement des femmes équilibrées et épanouies, de préférence d'un milieu social supérieur au leur... leur permettant un ascenseur social... Quand on voit ensuite les dégats qu'ils sont capables de faire sur ces femmes, anéantissant toute confiance en elles... |
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