Et si un jour accident il y a...il est prévenu qu on ne le gardera pas

En ce qui me concerne, j'ai deux enfants de 4 et 7 ans, et c'est seulement maintenant que je respire un peu. Comme je ne travaille pas, je m'occupe d'eux à plein temps ainsi que des cheveux de mon petit élevage, et ça me convient. Mais clairement, mon élevage s'articule autour de ma vie de mère au foyer. On va dire que mon rôle de mère au foyer me permet de m'occuper de l'élevage, mais c'est possible parce que je n'ai pas 20 chevaux à monter qui vivent en box.

Avec mon compagnon, nous hésitons à avoir un 3e enfant (et c'est seulement depuis quelques moi qu'on se pose la question, avant c'était pas envisageable). Maintenant, je sais ce que ça implique pour moi, pour mon corps, pour ma tête, pour mes projets. Clairement, j'aimerais zapper la case grossesse et petite enfance. C'est dur physiquement, mon corps met du temps à s'en remettre. Je me sens franchement diminuée pendant longtemps. Puis ensuite, je dois tout penser, tout faire avec un nourrisson, puis un bambin, c'est très prenant.
Mon conjoint sait qu'un enfant me demande plus de sacrifice qu'à lui dans ces premières années, j'ai donc le dernier mot, et sans aucune culpabilisation de sa part.

Attention, le ressenti est propre à chacun. Je te parle de la façon dont je vis les choses selon une organisation qui nous est propre et qui nous convient. Si j'étais malheureuse dans ce contexte, on ferait tout pour en changer. Je trouverais un travail, on ferait appel à nounou/garderie/cantine etc.

Moi aussi, j'en ai souvent marre de mes gosses. Je suis une grande partie de mon temps "à leur service", clairement je vis pour eux (je fais les courses, la cuisine, le ménage, les allés-retours à l'école ou aux activités, les sortis le week-end, les vacances). Mais je ne le conçois pas autrement. Évidemment que si je n'avais pas d'enfant, je ne ferais rien de tout ça, mais c'est un choix. Maintenant, entre deux sorties d'école, j'ai le temps de monter, de gérer mes canassons et tout le boulot agricole qui va avec. Le week-end, on se le partage avec la papa : il me laisse un jour de libre, et je lui laisse l'autre.
Alors oui, je les aime et je fais beaucoup pour eux. Oui, les enfants sont ingrats et ne se rendent pas compte du mal que je me donne pour les rendre heureux, et heureusement ! Ils s'en apercevront peut-être dans 20 ans.

Alors je m'autorise à être de mauvaise humeur ou à bout de patience, de crier pour des choses un peu à la con. Ils sont assez grands maintenant pour que je les envoie paître quand je veux boire mon café en paix ou lire une BD dans le canapé. De temps en temps, on joue ensemble, et d'autres fois je veux qu'ils me fichent la paix parce qu'ils me saoulent. J'en fais assez pour eux.

Ma vie de famille ne m'empêche pas de tout faire. Mes projets ou mes ambitions n'ont pas été revus à la baisse quand j'ai eu des enfants, je serais de mauvaise foi si je devais leur mettre certains échecs ou abandons sur le dos. Cet hiver, je n'ai pas du tout monté à cheval, mais parce que je n'en avais pas envie. L'année dernière, j'ai plus monté à cheval que durant les 5 années qui ont précédé la naissance de mon 1er enfant. Par exemple, on vit à la campagne pour les chevaux, pas pour les gosses.