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4. Les paralleles :
Vient d’être décrit ce qui se passe au niveau du cheval en mouvement et ce que ressent le cavalier qui se laisse mobiliser par les mouvements du cheval.
Pour que le cavalier soit léger dans ses aides, c’est-à-dire qu’il agisse sans effort pour une réponse immédiate et franche, il faut que ses demandes soient faites en accord avec le mouvement du cheval au moment le plus opportun pour pouvoir déclencher une réponse nette, franche et bien comprise.
Nous commenterons l’action des jambes, le rôle des mains étant de recevoir et de gérer l’impulsion et le déplacement demandés à l’arrière-main.
Pour que l’action des jambes soit bien comprise en toutes occasions, il faut que le cavalier soit précis, qu’il considère les flancs du cheval comme un clavier : à chaque position de jambe, à chaque mode d’action doit répondre une action bien spécifique de la part du cheval.
Certaines actions se feront en utilisant la physiologie du cheval et le mécanisme de ses mouvements, d’autres seront le résultat d’une éducation ; le plus souvent possible, on privilégiera la première méthode.
Ainsi, le cheval en mouvement déplace ses membres de façon innée, l’avancée du postérieur étant permise par la contraction des muscles abdominaux : agir juste avant leur contraction, c’est l’amplifier et permettre un engagement plus marqué du postérieur concerné ; donc, l’action des jambes pour maintenir et éventuellement amplifier le mouvement en avant, se fera juste avant le début du soutien du postérieur, donc juste quand la fesse du cavalier commencera à s’abaisser ; et bien sûr, de façon alternative.
Pour le déplacement d’un postérieur latéralement, l’action de la jambe par appui latéral après recul discret de la jambe, se débutera au même moment( début d’abaissement de la fesse), se prolongera tout le temps que le postérieur sera au soutien et cessera quand le membre se posera, soit lorsque le cavalier sentira sa fesse remonter en avançant.
Pour déplacer le cheval dans son ensemble, l’action de la jambe se fera pendant le même temps, mais sans se reculer et en même temps que le déplacement du bassin, c’est –à-dire par poussée latérale de la fesse avec un appui plus marqué dans le sens du déplacement( ex : déplacement vers la gauche, donc de droite à gauche : on reste en appui sur la fesse droite- hanche droite pliée et fesse droite écrasée dans la selle- et l’on déplace latéralement cette fesse vers la gauche)
Une position intermédiaire à celles indiquées ci-dessus aura pour but de remettre en place un postérieur qui ne restera pas correctement sous la masse, qui sera déporté légèrement à l’intérieur pour moins pousser.
Toutes ces actions ne sont pas le résultat d’un dressage, mais l’utilisation du comportement naturel du cheval. Seul cas où l’utilisation des jambes résulte d’une éducation : le départ au trot ; dans ce cas là, on apprend au cheval à prendre le trot par action identique des 2 jambes, l’emplacement de l’action étant le même que pour l’action propulsive décrite précédemment, donc juste en arrière des sangles, jambe descendue naturellement et décontractée, étrivière rigoureusement verticale.
Cas particulier du départ au galop :
Nous avons expliqué comment se traduisait le déplacement d’un cheval au galop ; l’inviter à partir au galop, c’est le mettre d’abord dans un équilibre qui favorisera l’ordre de jeu des membres, puis avoir une demande par action propulsive.
Le mettre dans l’équilibre du galop, c’est favoriser l’avancée du latéral intérieur, par allègement de ce latéral et- ou- alourdissement du latéral opposé.
C’est presque exclusivement le poids du corps qui va permettre la mise dans cet équilibre : ainsi, pour un départ à droite, le fait de mettre le poids du corps sur la fesse extérieure(gauche) va soulager le latéral droit et alourdir d’autant le latéral gauche ; le fait de descendre donc dans la fesse extérieure va aussi permettre à la jambe extérieure qui s’allonge de mieux envelopper la hanche extérieure, donc de maintenir le postérieur extérieur en place et d’éviter ainsi que le cheval ne parte sur le mauvais pied.
Le départ sera ensuite demandé par une action propulsive de la jambe droite en accord avec le lever du postérieur intérieur, idéalement accompagné d’une avancée de la fesse droite qui permet un allègement du postérieur droit permettant son engagement.
Il est bien évident qu’il s’agit là des conditions idéales pour que le cheval apprenne correctement à partir au galop sur le pied choisi par le cavalier : il n’en est pas moins vrai qu’il faudra plusieurs séances pour que le cheval assimile correctement; cela est vrai aussi pour tout ce qui précède (jambe d’impulsion et de position).
En parlant dans ce qui précède de l’action des jambes, nous avons été amenés à parler du rôle du poids du corps ; il intervient directement sur l’équilibre du cheval et est complémentaire de l’action des jambes ; il faut progressivement arriver à ce que son action soit dominante ; nous en parlerons la prochaine fois, en abordant le rôle des mains dans les changements de direction et les changements d’allures.
Yves KATZ
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