La myopathie atypique (MA), ou myoglobinurie atypique des chevaux au pré, est une myopathie sévère frappant les équidés en pâture. A l'inverse de la myopathie induite par l'exercice, la MA n'est pas associée à un exercice physique. Les muscles touchés sont essentiellement des muscles riches en fibres lentes (fibres de type I), à savoir des muscles intervenant dans la respiration et la posture, tandis que la myopathie induite par l'exercice atteint principalement des muscles riches en fibres rapides (fibres de type II).
La MA concerne les équidés de toute espèce (chevaux de trait, de selle, poneys et ânes) séjournant en pâture la majeure partie du temps. La MA se manifeste principalement en automne et occasionnellement au printemps ; c'est une maladie fatale dans plus de 80 % des cas (le temps de survie moyen est de 48 heures). Les poulains et les jeunes chevaux paraissent particulièrement sensibles. Plusieurs chevaux pâturant conjointement peuvent être touchés simultanément.
Le syndrome de la MA a été reconnu, pour la première fois, en 1984. Des séries de cas cliniques ont été rapportées dans plusieurs pays du Nord de l'Europe dont la Grande Bretagne, la Suisse, l'Allemagne et plus récemment, la Belgique et la France. Depuis l'automne 2000, la Faculté de Médecine Vétérinaire de l'Université de Liège a été contactée pour une centaine de cas belges hautement suspects de MA, dont 43 ont pu être confirmés. La majorité de ces cas s'est déclarée en dessous du sillon Sambre-Meuse.
Tableau clinique
Apparition soudaine d'une partie ou de l'ensemble des manifestations cliniques suivantes :
faiblesse, raideur, difficulté ou refus de se déplacer
décubitus avec des difficultés voire une incapacité à se lever
tremblements musculaires et sudation localisés ou généralisés
polypnée, dyspnée
tachycardie
hypothermie
urine teintée de myoglobine
Diagnostic
L'examen complémentaire le plus utile est l'analyse de sang qui montre une élévation spectaculaire des enzymes musculaires (CPK, AST et LDH) chez les chevaux atteints de MA. Les signes cliniques et les résultats de la biochimie sanguine n'étant pas pathognomoniques de la maladie, seule un présomption de MA peut être posée de ceux-ci. Le diagnostic définitif repose nécessairement sur l'identification des lésions histopathologiques caractéristiques des muscles classiquement touchés par la maladie.
Bibliographie
Université de Liège, Faculté de Médecine Vétérinaire, Dr D. Votion
Depuis le 1er mars 2003, une recherche subventionnée par la RÉGION WALLONNE est menée à Université de Liège afin de déterminer l'étiologie de la MA. Pour atteindre cet objectif, une étroite collaboration avec les vétérinaires praticiens et les propriétaires de chevaux est indispensable. En effet, le relevé de données épidémiologiques rigoureuses et la réalisation de prélèvements standardisés sur les cas présumés atteints de MA sont essentiels. L'aide des vétérinaires praticiens est donc indispensable à la réussite de ce projet. En retour, nous sommes à votre disposition pour toute information actualisée relative à la MA. De plus, en cas de suspicion d'un cas de MA, vous pouvez nous joindre 24 heures/24 pour une aide dans le diagnostic et la gestion du cas. Des examens complémentaires peuvent en outre être pris en charge par nos soins sur tous les cas de MA à votre demande.
Informations :
Dr D. Votion, Service de Bactériologie FMV, ULG Bât B42 (0.92b), B-4000 Liège dominique.votion@ulg.ac.be