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Principaux parasites internes du cheval

Fasciola hepatica, trématode responsable de la fasciolose, est un parasite du foie et des canaux biliaires occasionnellement rencontré chez le cheval. Très fréquente et très pathogène chez les ruminants, qui représentent une des sources principales de contamination des équidés, la fasciolose se traduit par des troubles cliniques relativement discrets chez le cheval.


Photot Laboratoires Mérial

Généralités

La fasciolose est une maladie parasitaire affectant plus particulièrement les ruminants et caractérisée par le développement dans les canaux biliaires et le tissu hépatique, de Trématodes de l'espèce Fasciola hepatica.

- Espèces affectées:

Les ovins, et dans une moindre mesure les bovins sont les espèces les plus souvent atteintes. Cependant, la fasciolose peut se développer chez d'autres espèces animales comme les porcins, les équins, les léporidés, les ruminants sauvages et le ragondin. Elle peut, beaucoup plus rarement affecter les humains.

- Répartition géographique:

Parasite cosmopolite rencontré très fréquemment dans toutes les zones tempérées d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud, et d'Afrique. La fasciolose est plus répandue dans les régions humides. Dans les climats tropicaux, d'autres espèces sont observées comme Fasciola gigantica, Fasciola huski.

- Importance:

Chez les ruminants, la fasciolose revêt une grande importance sur le plan économique car elle provoque des retards de croissance, des baisses de la production lactée, des saisies à l'abattoir et parfois des mortalités.

Chez le cheval son incidence est difficile à apprécier en l'absence d'études épidémiologiques précises, de la difficulté de son diagnostic ainsi que par une symptomatologie peu évocatrice.

Biologie

Les adultes de Fasciola hepatica vivent principalement dans les canaux biliaires et sont hermaphrodites (présence de testicules et d'un ovaire chez le même individu). Ils mesurent 2 à 3 cm de long sur 8 à 13 mm de large. Leur corps est aplati, foliacé (d'où le nom de Fasciola), de couleur brun pâle, de forme ovale avec une extrémité antérieure plus effilée: le cône céphalique et un élargissement scapulaire. Une ventouse buccale et une ventouse ventrale leur permettent de se fixer. Ils sont hématophages et se nourrissent du sang des capillaires de la paroi des canaux biliaires. Une douve adulte peut absorber 0,2 ml de sang par jour. Les adultes peuvent survivre plusieurs mois dans les canaux biliaires. La fécondation se fait par accouplement ventro-ventral entre deux individus ou par autofécondation.


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Les œufs (140 x 80 µm) sont ovoïdes, operculés, de couleur jaunâtre avec un contenu granuleux et homogène. Leur élimination dans le milieu extérieur se fait de façon irrégulière en fonction du rythme des vidanges biliaires (de 3 à 4.000 oeufs peuvent être éliminés quotidiennement par un adulte). Le plus souvent l'œuf subit un premier développement embryonnaire avant d'être éliminé. Les œufs de Fasciola hepatica résistent peu de temps à la dessication ou au gel, mais peuvent survivre jusqu'à 1 ou 2 ans dans un environnement froid et humide.

Dans le milieu extérieur, un embryon cilié, le miracidium, se développe dans l'œuf et en sort au bout d'un laps de temps très variable (3 à 6 semaines). Ce miracidium, de forme triangulaire ( mesurant 130 µm de long), nage à la recherche d'un hôte intermédiaire, qui est toujours un mollusque gastéropode amphibie et essentiellement la limnée tronquée ou Lymnaea truncatula. Il pénètre alors dans la cavité respiratoire du mollusque et se transforme en une masse irrégulière appelée sporocyste (300 µm de diamètre). Le sporocyste donne naissance à des organismes munis d'un tube digestif appelés rédies.

Les rédies envahissent l'hépatopancréas du mollusque, s'y développent pour atteindre une taille de 1,3 à 1,6 mm de long, et, suivant les conditions climatiques, donnent d'autres rédies (ou rédies filles).

Chaque rédie donne naissance à une vingtaine d'organismes particuliers: les cercaires. Ce sont des organismes dotés d'un tube digestif, de deux ventouses et d'une queue. Les cercaires (on peut en dénombrer jusqu'à 4.000 dans une même limnée) sont éliminées par la limnée lorsque le milieu extérieur est particulièrement humide. Très rapidement les cercaires perdent leur queue, s'enkystent sur un végétal immergé et se transforment en métacercaires (200 µm). Sur les végétaux immergés ou sur prairie humide leur survie peut durer plusieurs mois (jusqu'à 1 an), par contre elles sont rapidement détruites par un climat chaud et sec.


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L'infestation des animaux se fait par ingestion de végétaux porteurs de métacercaires ou d'eau contenant ces mêmes métacercaires. Les kystes ainsi ingérés sont dissous dans l'intestin et libèrent des douves immatures qui migrent de l'intestin vers le parenchyme hépatique (en moins d'une semaine) en passant par la cavité péritonéale. Les jeunes douves histophages migrent au travers du parenchyme hépatique en augmentant de taille et gagnent les canaux biliaires en 7 à 8 semaines. En quelques semaines ces jeunes douves deviennent adultes et acquièrent leur maturité sexuelle.

Le cycle complet de développement est de l'ordre de 6 mois (3 mois de cycle exogène de l'œuf aux métacercaires et 3 mois de cycle endogène de l'ingestion des métacercaires à la présence de douves adultes dans les canaux biliaires).


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Epidémiologie

- Epidémiologie analytique:

La fasciolose peut toucher tous les équidés quel que soit leur âge. Les ânes seraient plus réceptifs à la fasciolose mais présenteraient des signes cliniques plus discrets que ceux observés chez les chevaux.

- Epidémiologie descriptive:

Les sources indirectes de parasites sont représentées les animaux parasités et plus particulièrement par les bovins et les ovins, ainsi que par l'existence de conditions climatiques et géomorphologiques favorables au développement des limnées. Les chevaux élevés sur des pâturages où des cas de fasciolose bovine ou ovine ont été observés ont beaucoup plus de chances de contracter cette parasitose. De même l'existence de zones humides ou la présence d'un sol calcaire sont des facteurs favorables au développement des limnées.

Il existe donc des zones ou des régions où les conditions de survie de ce parasite sont assurées et qui représentent un risque plus important pour la contamination des équidés.

Etude clinique

- Symptômes:

Des signes cliniques très variés peuvent être observés dans la mesure où les équidés ne représentent pas l'hôte habituel de la douve, et le fait que des localisations erratiques sont possibles. La sévérité des symptômes est également fonction du nombre d'adultes présents au niveau des canaux biliaires.


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Chez le cheval la fasciolose se traduit par un mauvais état général évoluant de façon sub-chronique, une baisse de forme, un poil piqué, des alternances de diarrhée et de constipation, des coliques légères. Dans les cas les plus sévères on peut observer de l'anémie, un subictère, un amaigrissement et un état de grande fatigue.

- Lésions:

On peut noter une hypertrophie de la paroi des canaux biliaires avec présence des douves à l'intérieur. Le foie peut-être hypertrophié ou au contraire atrophié. Il présente des lésions de cirrhose avec fibrose du parenchyme hépatique provoquée par la migration de jeunes douves.

- Diagnostic:

Le diagnostic clinique est pratiquement impossible car les symptômes observés ne sont pas pathognomoniques. La recherche des œufs par examen coproscopique donne souvent des résultats faussement négatifs dans la mesure où l'excrétion des œufs est très irrégulière et survient plus de 4 mois après le début de l'infestation par les adultes.

Le diagnostic se fera de préférence par la recherche d'anticorps en utilisant diverses méthodes: hémagglutination (vis-à-vis de l'antigène f2 de F. hepatica), ELISA (avec des antigènes extraits de F. hepatica) et immunofluorescence.

Il est également possible de mettre en évidence les antigènes présents dans les fèces.

Méthodes de lutte

- Traitement anthelminthique:

Il n'existe pas de fasciolicides autorisés chez le cheval. Certaines des molécules utilisables chez les bovins sont parfois conseillées, mais sont utilisées sous la seule responsabilité du vétérinaire. Le closantel (à la dose de 10 mg/kg) et le triclabendazole (12 mg/kg) sont administrés par voie orale. Le nitroxinil ( à la dose de 10 mg/kg) est à injecter par voie sous-cutanée après dilution au 1/4 dans de l'eau pour préparation injectable.

- Prophylaxie:

Il n'existe pas de moyens préventifs mais on peut éviter de faire pâturer les chevaux sur des prairies où des ruminants ont été ou sont infestés.

- Interventions dans le milieu:

Le drainage ou l'assèchement des mares réduit l'humidité du sol et les possibilités de survie des limnées. L'utilisation de mollusquicides (sulfate de cuivre, pentachlorophénate de sodium, etc.) ne permet pas un assainissement durable des pâturages et ces substances peuvent se montrer toxiques pour les chevaux.

Références

Soule C; Boulard C; Levieux D; Barnouin J; Plateau E, Experimental equine fascioliasis: evolution of serologic, enzymatic and parasitic parameters, Ann Rech Vet 1989;20(3):295-307
Levieux D; Levieux A; Mage C; Venien A, Early immunodiagnosis of bovine fascioliasis using the specific antigen f2 in a passive hemagglutination test. Vet Parasitol,1992 44(1-2):77-86
Bussiéras J., Chermette R., Parasitologie Vétérinaire: Helminthologie, ENVA, 1995.
 
  

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