Paris ne veut pas des chevaux

Le 05/12/2007 à 12:01

Pour sa quatorzième édition, le Défilé à cheval, organisé hier à Paris, fut l’occasion de redécouvrir des cavaliers et des attelages dans des lieux historiques de la capitale. Un bonheur rare pour qui sait qu’aucun fiacre n’est, en temps normal, autorisé à battre le pavé dans la capitale. Militant gentiment pour la réintroduction des chevaux dans la ville, cette opération spectacle était une idée des organisateurs du Salon du cheval, installé jusqu’au 9décembre, à la porte de Versailles.

A New York, Londres ou Rome, c’est au rythme des chevaux que l’on peut découvrir les plus beaux quartiers historiques. Pas dans la capitale française. Il y a bien les 525chevaux de la Garde républicaine, installés à la caserne des Célestins (4e) et au château de Vincennes, ceux de la gendarmerie nationale, postés près du Stade de France, ou encore le millier de chevaux de l’Ecole militaire (15e). Sans oublier les poneys qui sillonnent, un enfant sur le dos, les jardins du Luxembourg, des Tuileries ou du parc Montsouris. Mais c’est tout.

En 1900, 50000Parisiens vivaient encore des métiers du cheval, dont 20000 loueurs de voitures et cochers de fiacres. Cent ans plus tard, le cheval n’a pas totalement disparu de la société,
il est même en voie de réhabilitation: 2,2millions de Français montent à cheval et, selon un sondage, 62% de la population aimeraient le retour des chevaux dans les centres urbains. Soixante-dixvilles les utilisent même pour aider au ramassage scolaire, travailler dans les jardins publics, arroser, collecter des déchets…

«Après-guerre, la coexistence des chevaux et des automobiles devenait dangereuse alors on les a interdits dans Paris», dit Jean-Louis Le Mée, le responsable du défilé. Cette interdiction n’a jamais été formalisée par la préfecture de police, mais aucun cheval civil n’a plus été admis dans les rues par les autorités. «Il y a un projet mais il est systématiquement rejeté par la préfecture de police pour des raisons de sécurité, explique-t-on au cabinet de Jean-Bernard Bros (PS), adjoint au maire chargé du tourisme. En même temps, les calèches, c’est pas l’idée la plus lumineuse du siècle… »

«Ces histoires de chevaux, c’est comme les rollers ou le vélo, c’est très politique», explique Alice Bloch, de l’association Le Cheval à Paris. En théorie, des calèches pourraient un jour sillonner
Montmartre, les jardins du Trocadéro et les Tuileries. «Il faudrait juste que les moments et les trajets soient concertés», affirme Alice Bloch. Une étudiante à l’Ecole spéciale d’architecture,
Sophie Goulas, a imaginé utiliser la petite ceinture pour que des calèches relient le bois de Vincennes au bois de Boulogne.

Pour lire la suite : Lien édition du 2 décembre page 6